Accusée d’avoir refusé de s’impliquer sérieusement dans la lutte contre la corruption et la poursuite des responsables qui y sont impliqués, du non-respect des accords conclus, de l’absence d’orientations stratégiques et également de l’entêtement de diriger la banque de manière répressive sans tenir compte des principes de la bonne gouvernance, le syndicat de base de la Société Tunisienne de Banques (STB) s’est adressé le 11 décembre 2012 aux membres du Conseil d’administration et aux autorités de tutelle afin d’user de leurs pouvoirs pour mettre un terme à la fonction du président-directeur général de la banque, Mme Samira Ghribi, en plaçant, selon le syndicat, «le responsable qu’il faut à la place qu’il faut».
Face à cette «campagne de dénigrement», Mme Ghribi n’est pas restée les bras croisés. Elle a en effet tenu, aujourd’hui mercredi 19 décembre 2012 au siège de la STB, un point de presse durant lequel elle a décortiqué les quatre points cités par le syndicat comme étant le motif de son limogeage.
En ce qui concerne son refus de s’impliquer sérieusement dans la lutte contre la corruption, Mme Ghribi a déclaré qu’elle était la première responsable du secteur financier tunisien à avoir demandé au ministère des Finances et à la Banque centrale de Tunisie (BCT) d’entamer le plutôt possible une opération d’audit complet de la STB pour mieux comprendre la situation de l’établissement.
«Je tiens à préciser que l’Assemblée nationale constituante, les actionnaires et le personnel de la banque ont été tous informés du dossier de la corruption préparée par le comité de contrôle du ministère des Finances et qui est actuellement entre les mains de la justice», a-t-elle martelé. Manifestement, on ne comprend pas pourquoi le syndicat n’a soulevé ce problème de la corruption qu’après le passage du dossier à la justice.
S’agissant du non-respect des accords conclus au niveau des critères de nominations aux postes fonctionnels, aux promotions et aux motivations, la première responsable de la STB a souligné que ce point représente sans aucun doute la principale raison sur laquelle le syndicat s’est basé pour revendiquer son départ. «Pour être claire et nette, lors de nos réunions avec les membres du syndicat, ceux-ci m’ont clairement demandé de recruter en priorité les enfants du personnel de la banque, chose que j’ai refusée initialement. Mais quand même j’ai bien dit que je vais essayer de convaincre le ministère des Finances de consacrer un pourcentage bien déterminé de son prochain recrutement pour les enfants du personnel de la banque», a révélé Mme Ghribi.
Pour finir, la PDG a tenu à préciser que la mainmise de certaines parties sur la banque existe toujours et qu’il est temps de combattre pour assainir la banque d’un héritage de longues années.