usine GM de Lansing, dans le Michigan, en juillet 2012 (Photo : Bill Pugliano) |
[19/12/2012 17:43:14] WASHINGTON (AFP) Les jours de “Government Motors” sont comptés: l’Etat fédéral américain a annoncé mercredi qu’il comptait être sorti complètement du capital du constructeur automobile GM au plus tard en mars 2014.
Moins d’une semaine après s’être retiré entièrement du groupe d’assurances AIG, le Trésor américain a dévoilé une partie importante de sa stratégie actuelle destinée à tourner définitivement la page des renflouements d’entreprises privées provoqués par la dernière crise financière.
L’Etat américain, qui a investi 49,5 milliards de dollars en 2008-2009 pour permettre à General Motors de survivre, détient aujourd’hui environ 32% du groupe.
Il a annoncé que GM comptait lui racheter un bloc d’actions correspondant à environ 13% du capital pour un montant total de 5,5 milliards de dollars. La transaction doit être réalisée d’ici à la fin du mois.
Le groupe a indiqué dans un communiqué qu’il passerait une charge exceptionnelle de 400 millions de dollars, liée à ce rachat, dans ses comptes du quatrième trimestre.
Le Trésor prévoit de céder les quelque 19% du capital qui resteront alors en sa possession “par divers moyens” à partir de janvier et sur une durée prévisible de “12 à 15 mois”.
L’Oncle Sam a déjà recouvré 28,7 milliards de dollars sur les fonds qu’il a consacrés au sauvetage de General Motors, par le biais de divers remboursements de l’entreprise et la réintroduction de celle-ci à la Bourse de New York en novembre 2010.
S’il cédait intégralement son bloc de 19% au prix de l’action GM à la clôture du marché mardi soir (25,40 dollars), il ne parviendrait pas à récupérer l’intégralité de sa mise et sortirait de l’aventure avec une perte comptable de l’ordre de 7,7 milliards de dollars.
Confiance dans l’avenir
Plus largement, selon les dernières estimations du Trésor, le plan de sauvetage du secteur automobile américain, pour lequel l’Etat fédéral a déboursé 79,7 milliards de dollars pour sortir de l’ornière non seulement GM, mais aussi Chrysler et Ally, premier émetteur de prêts à l’achat d’un véhicule aux Etats-Unis, devrait représenter à long terme un coût de 24,27 milliards de dollars pour les contribuables américain.
Le Trésor affirme que cet effort aura “contribué à sauver plus d’un million d’emplois” et que, depuis juin 2009, date correspondant à la fin de la récession, l’industrie automobile américaine a créé “250.000 emplois”.
GM, qui est revenu aux bénéfices en 2010 après trois années dans le rouge, a repris à Toyota en 2011 le titre de premier constructeur automobile mondial que celui-ci lui avait ravi en 2008. Il a indiqué avoir “créé ou sauvé plus de 20.000 emplois” et investi plus de 7,3 milliards de dollars aux Etats-Unis depuis son sauvetage.
L’annonce du Trésor marque “une étape importante pour mettre un terme au sauvetage réussi de l’automobile américaine”, auquel a contribué également le Canada, a indiqué le PDG de GM, Dan Akerson, dans un communiqué.
Selon lui, cela “permet d’estomper davantage dans l’esprit des clients l’image d’un GM aux mains de l’Etat” et “démontre la confiance qu’inspirent les progrès du groupe et [son] avenir”.
La santé retrouvée de GM contraste avec la situation de son partenaire français PSA Peugeot Citroën, dont le groupe américain a pris 7% du capital dans le cadre d’un rapprochement industriel annoncé en février.
A l’heure où Washington entend se désengager complètement de GM, Paris a fini par imposer mardi la nomination de Louis Gallois, ancien patron d’EADS et homme de confiance du gouvernement, au conseil de surveillance de PSA, offrant à l’Etat un droit de regard sur les affaires du groupe, maintenu sous perfusion financière par les pouvoirs publics.