Suite à la parution de l’article «Cri d’alarme des fournisseurs de solutions photovoltaïques», approuvé préalablement par le président de la Chambre syndicale des énergies renouvelables, nous tenons à apporter les précisions et informations supplémentaires suivantes.
1. Cent onze (111) fournisseurs de solutions photovoltaïques ont obtenu à ce jour, dans le cadre du programme PROSOL ELEC, un certificat d’éligibilité (Agrément) de la part de l’Agence nationale pour la maîtrise de l’énergie (ANME). Ces sociétés ont réellement généré plus que 3.000 postes d’emplois directs et indirects. Or, en raison des difficultés qu’elles n’ont cessé de rencontrer, seules une vingtaine de sociétés ont pu assurer jusqu’à ce jour la continuité de leur activité préservant ainsi quelques centaines de postes d’emplois réservés en grande majorité aux diplômés de l’enseignement supérieur.
Etant entendu que le chiffre 3.000 aurait largement atteint les 10.000 si la gestion du projet au niveau de l’ANME avait été à la hauteur d’un projet aussi prometteur. A titre de comparaison, le nombre de postes d’emplois directs et indirects dans le même secteur s’élève à 380.000 en Allemagne et 180.000 en France, des pays où l’irradiation solaire moyenne est largement inférieure à celle de la Tunisie.
2. Le plafond de la prime, bien que fixé par décret, a été révisé une deuxième fois à la baisse par l’ANME, passant ainsi de 2.300 dinars à 1.450 dinars par kWc (unité de puissance photovoltaïque), ce qui représente une diminution de 37%. L’ANME justifie sa décision par la baisse, à l’échelle mondiale, des prix des panneaux photovoltaïques.
Etant donnée que le prix de ces derniers ne représente aujourd’hui que 50% seulement du prix total d’un kit solaire complet, et que la baisse des prix en question ne dépasserait guère les 40% depuis la baisse précédente du plafond à 2.300 DT/KWc, la diminution de la prime ne devrait pas dépasser les 20%. Il serait même tout à fait justifiable de ne pas atteindre ce ratio si on tenait compte, en contrepartie, de l’augmentation continue, d’un côté, du coût des autres composantes du kit solaire, à savoir celui de la main-d’œuvre qualifiée, du câblage, de la structure de support, des coffrets de protection, et, de l’autre côté, de la valeur de la devise d’achat du matériel importé (dollars ou euros) et des frais financiers appliqués à tout retard de paiement des subventions par l’ANME.
3. L’usine de fabrication locale des panneaux photovoltaïques, qui était à l’origine de la suppression du privilège fiscal à l’importation (Décret N° 2012-2773 du 19 novembre 2012 publié au JORT en date du 23 novembre 2012), n’est pas éligible aux conditions exigées par le principe de protection d’un industriel tunisien.
En effet, l’industrie du photovoltaïque nécessite une matière première importée dont le coût dépasse même 80% du coût global de fabrication. Par conséquent, le taux d’intégration de son produit final ne pourrait en aucun cas atteindre les 40% requis. En plus, le nombre de postes d’emploi créés par ce type d’industrie ne dépasse guère 20 postes par usine, constitués en majorité de main-d’œuvre de qualification réduite.
En deuxième lieu, le marché local des panneaux photovoltaïques ne représente théoriquement que 10% de la capacité de production totale d’une seule usine. De ce fait, la survie d’un tel industriel est plus tributaire d’une conquête des marchés à l’export que du marché local. Etant entendu qu’à l’échelle internationale le secteur de fabrication des panneaux photovoltaïques est très concurrentiel tout particulièrement par quelques milliers d’usines dans le sud-est de l’Asie qui proposent des produits défiant toute concurrence tout en assurant une qualité conforme aux normes exigées.
4. Malgré les difficultés que présente la gestion administrative et financière du projet PROSOL ELEC au sein de la Société Tunisienne de l’Electricité et du Gaz (STEG), il convient de saluer l’effort consenti, non seulement par ses différents districts pour la mise à disposition d’agents chargés des réceptions et des mises en services des kits solaires, mais aussi par sa direction commerciale pour le traitement efficace et le déblocage des crédits qu’elle accorde conformément aux délais stipulés dans le cahier des charges.
Soucieux de l’avenir de nos entreprises en particulier et du secteur du photovoltaïque en général, nous réitérons nos revendications à l’adresse des pouvoirs publics en vue d’intervenir d’urgence pour:
– vérifier la légalité des décisions prises par l’ANME et éventuellement les amender en concertation avec les représentants de la profession. En effet, les procédures et services nouvellement mis en place sont jugés trop contraignants et menacent gravement la pérennité de cet ambitieux projet porteur et créateur d’emplois,
– impliquer davantage les représentants de la profession lors de la prise de décisions au moins à titre consultatif dans une première phase,
– réviser le système de subventions des installations photovoltaïques de façon à rendre leur acquisition plus attrayante,
– promouvoir le projet auprès des bénéficiaires potentiels (sensibilisation des grands consommateurs d’électricité, information du public, édition de brochures, articles de presse, spots télévisés, etc.),
– améliorer la communication entre l’ANME, la STEG et les fournisseurs de solutions photovoltaïques en vue de consolider un dialogue constructif,
– faire respecter les procédures et les délais de traitement des dossiers tels que stipulés dans le Cahier des Charges régissant la profession,
– procéder au paiement et sans délai des surprimes du MEDREC pour les installations dont les demandes ont été déposées à la STEG avant le 17 février 2012 tel que décidé lors de la réunion générale qui a eu lieu le même jour au siège de la STEG.
De notre côté, nous nous engageons à:
– recruter le maximum de diplômés de l’enseignement supérieur,
– encadrer les jeunes stagiaires lors de leurs projets de fin d’études ou de leurs travaux de recherche,
– encourager l’industrie locale lors de l’acquisition des équipements d’installation,
– nous impliquer dans le développement du secteur par la recherche de nouvelles technologies en collaboration avec les établissements universitaires et technologiques.
Les Fournisseurs de Solutions Photovoltaïques
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