écembre 2012 à Montreuil (Photo : Eric Piermont) |
[20/12/2012 15:47:29] MONTREUIL (AFP) Ubisoft a signé, jeudi, avec deux organismes publics de recherche, le CNRS et le CEA, un partenariat pour développer un moteur de jeux video, un projet inédit estimé à 14 millions d’euros avec un soutien de l’Etat de 3,5 millions, a indiqué le PDG de l’éditeur français, Yves Guillemot.
Cette alliance a été scellée devant la presse par M. Guillemot et la ministre de l’Economie numérique Fleur Pellerin, à Montreuil (Seine-Saint-Denis), dans les studios où sont développés les franchises vedettes d’Ubisoft comme “Lapins Crétins”, “Just Dance” ou “Ghost Recon”.
Un moteur de jeux vidéo est le coeur logiciel du jeu qui peut être enrichi de diverses fonctionnalités, effets graphiques ou sonores.
L’objectif de ce “partenariat privé-public, très nouveau pour Ubisoft” est de fabriquer “le prochain moteur made in France” destiné “aux prochaines générations de machines”, a expliqué M. Guillemot.
Il sera le fruit d’une collaboration “sur 22 mois” entre les studios Ubisoft de Montreuil et Montpelliers (Hérault), et les chercheurs du CEA et du laboratoire LIRIS-CNRS de l’Université de Lyon, a précisé à l’AFP Karine Gosse, directrice de l’institut CEA-LIST.
Sur un investissement total de 14 millions, l’Etat contribuera au projet baptisé “Mango” à hauteur de 3,5 millions, a précisé le patron du troisième éditeur mondial de jeux vidéo qui a sollicité ce soutien de l’Etat Français.
De son côté, Ubisoft a “pris des engagements”, notamment en termes d’emplois, afin que “les entreprises liées à ce projet croissent”, a ajouté M. Guillemot.
à Montreuil, le 20 décembre 2012 (Photo : Eric Piermont) |
“Mango” va ainsi permettre au centre LIRIS-CNRS “d’embaucher un certain nombre d’ingénieurs pour développer des technologies pour les applications des nouvelles plates-formes de jeu”, en sus des “quatre enseignants-chercheurs permanents” déjà mobilisés par ce laboratoire, a expliqué l’un de ses chercheurs Eric Galin.
Ubisoft ne s’interdit pas à terme de “réinvestir encore plus” dans les projets de recherche utiles au secteur où la recherche et l’innovation “font 80% du succès”, a souligné son PDG.
L’intérêt de l’Etat pour le jeu vidéo est selon M. Guillemot “un très bon signal” qui pourra inciter d’autres acteurs à aller chercher eux aussi par le biais d’aides publiques “les moyens de réduire les coûts et donc d’amortir plus vite les investissements”.
La ministre a quant à elle plaidé pour la défense et la promotion du “Made in France” et de la “French touch” à l’étranger dans un secteur qui tire environ 90% de ses revenus de l’international.
“Il faut valoriser cette empreinte française pour capter la valeur ajoutée, ici”, a-t-elle dit.
Mme Pellerin entend aussi réunir “très prochainement” les professionnels du secteur pour notamment “réfléchir collectivement” à un maintien ou un retour de l’emploi en France qui représente le deuxième marché européen avec un chiffre d’affaires de 3,2 milliards d’euros réalisé l’an dernier.