Hollande prédit une année 2013 “dure”

[21/12/2012 10:16:41] PARIS (AFP) Le président François Hollande a prédit vendredi une année 2013 “dure” pour les Français et pour lui-même, tout en assurant que la France “va s’en sortir”, en dépit des sombres perspectives économiques tracées par l’Insee pour l’année prochaine.

“La France, c’est un grand pays, ce n’est pas le moment de dire qu’il est terminé, fini. Non, tout commence !”, a même lancé le chef de l’Etat sur Europe 1, démentant la fin du monde annoncée par des oiseaux de mauvais augure.

M. Hollande a prédit lors de sa première interview radiophonique comme président, une année 2013 difficile, quelques jours seulement avant son intervention pour les voeux de fin d’année.

L’entretien se déroulait dans la foulée de son déplacement en Algérie avec quelques heures de sommeil seulement mais “c’est le rôle du président de la République de dormir peu, mais de décider bien”, a-t-il dit.

Tout en maintenant son objectif d’inverser la courbe du chômage “à la fin de l’année 2013”, il a souligné que “le chômage ne va cesser d’augmenter” d’ici là et que “ça va être pour les Français”.

“La vérité c’est que nous avons eu une année 2012 très difficile” avec en particulier la crise de la zone euro et que “l’année 2013 reste encore entachée par les choix de ces dernières années”, a-t-il dit, à propos des faibles prévisions de croissance de l’Insee pour les deux premiers trimestres (0,1%).

Soulignant qu’en arrivant au pouvoir, il “savait que la situation était grave”, le chef de l’Etat a martelé sa volonté de “donner confiance” au Français “tout en leur dire la réalité des choses”: “Ca va être dur pour les Français, dur pour le président de la République” mais “on va s’en sortir parce qu’on met tous les moyens pour ça”, a-t-il lancé évoquant une obligation de réussir “sûrement encore plus lourde” en période de “croissance très faible” et de progression du chômage en Europe.

“C’est un moment historique pour notre pays, il peut décliner, il peut décrocher ou il peut poursuivre sa marche en avant. Eh bien moi j’ai choisi d’aller en avant!”.

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ésidents français François Hollande et algérien Abdelaziz Bouteflika à Tlemcen, le 20 décembre 2012 (Photo : Bertrand Langlois)

Se posant en chef d’Etat qui veut “rassembler, apaiser, réunir”, il a refusé d’entrer dans la polémique suscitée par l’exil fiscal de Gérard Depardieu. “Ne me demandez pas de participer à une polémique, ce n’est pas ma place”, a-t-il dit au sujet des prises de position de Philippe Torreton puis Catherine Deneuve. Il a toutefois rappelé que “si on aime la France, on doit la servir”.

“Ce que je veux éviter, c’est qu’on puisse avoir un doute sur la France”, a-t-il poursuivi en direction des marché et des investisseurs alors que la note de dette de la France a déjà été dégradée par deux agences financières.

M. Hollande a aussi fermement appelé les partenaires sociaux et “le patronat en particulier”, à trouver un compromis sur la réforme du marché du travail. “Je préfère qu’il y ait un peu plus de temps et un accord que tout de suite et pas d’accord”, a concédé le président, qui, initialement, avait souhaité que la négociation aboutisse avant la fin de l’année 2012.

Revenant sur son voyage en Algérie, M. Hollande a réaffirmé avoir ouvert “une nouvelle page”, “un nouvel âge” des relations entre la France et ce pays. Sans vouloir être “dans l’autocongratulation, l’autofélicitation, c’est aux Français, aux Algériens de savoir ce que je peux dire de ce voyage. Moi je fais mon devoir”, a-t-il dit alors que les commentaires dans la presse sont partagés, Libération évoquant notamment en Une un “rendez-vous manqué”.