Inde : Bharti Airtel et Vodafone sous le coup d’une enquête pour corruption

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éléphone portable (Photo : Andrew Caballero-Reynolds)

[21/12/2012 15:13:35] NEW DELHI (AFP) Le premier opérateur de téléphonie mobile en Inde, Bharti Airtel, et la filiale indienne de Vodafone font l’objet d’une enquête pour corruption dans le cadre d’une tentaculaire enquête sur l’attribution de licences de téléphonie mobile, selon un document transmis par la police vendredi.

Les malversations reprochées à Bharti Airtel, dirigée par le magnat milliardaire Sunil Bharti Mittal, et Vodafone font suite à la vente de licences de téléphonie mobile de deuxième génération en 2002, sous le précédent gouvernement du parti nationaliste hindou Bharatiya Janata Party (BJP).

Bharti et la branche indienne du géant britannique sont accusées d’association de malfaiteurs, selon des documents judiciaires émanant du Bureau central d’investigation.

Bharti et Vodafone n’ont pas fait de commentaire pour l’instant mais dans le passé, ils ont toujours nié toute opération frauduleuse.

Les faits délictueux supposés de la filiale indienne de Vodafone se sont produits lorsqu’elle était une coentreprise entre le groupe de Hong-Kong Hutchison Whampoa et l’indien Essar Group.

Selon les accusations, l’ancien secrétaire d’Etat aux Télécommunications Shyamal Ghosh est responsable d’une perte de 8,46 milliards de roupies (150 millions USD) pour l’Etat et a fait profiter les opérateurs téléphoniques de “gains indus”.

Ghosh se serait entendu avec l’ancien ministre des Télécommunications Pramod Mahajan, tué en 2006 par son frère, pour mener à bien son projet.

Les nouvelles charges sont apparues après que la Cour suprême indienne eut demandé au Bureau central d’investigation d’examiner l’attribution des licences de téléphonie mobile entre 2001 et 2007 après avoir étudié celle des années ultérieures.

Le BJP, au pouvoir jusqu’en 2004, a accusé le gouvernement de chercher à salir son nom.

En 2008 également, la vente aux enchères de licences de téléphonie mobile avait été un fiasco: début février, la cour suprême a annulé 122 licences de téléphonie attribuées lors de cette vente qui aurait spolié le pays d’une somme allant jusqu’à 39 milliards de dollars, selon un rapport de l’auditeur aux comptes publics.

Ce scandale, révélé à l’automne 2010, a provoqué la chute du ministre des Télécommunications de l’époque et terni l’image de “Monsieur Propre de l’Inde” du Premier ministre Manmohan Singh.