La libéralisation des produits agricoles avec l’Union européenne ne pourrait être fructueuse pour l’économie tunisienne qu’après une mise à niveau solide du secteur agricole et de la politique agricole commune (PAC) européenne, a avancé M. Chokri Thabet (chercheur en agronomie).
La PAC est une politique européenne fondée principalement sur des mesures de contrôle des prix et de subventionnement, visant à moderniser et soutenir l’agriculture dans l’espace européen. Pour M. Thabet, la PAC offre à la Tunisie l’avantage d’importer à des prix compétitifs mais nuit à sa production agricole nationale au sens où les agriculteurs tunisiens ont tendance à importer certains produits (les céréales par exemple) à des prix compétitifs plutôt que de les produire à l’échelle locale.
Intervenant, samedi, à une conférence-débat organisée sur le thème «Quelle valeur ajoutée pour la Tunisie du statut avancé avec l’UE!», il a fait savoir que les résultats d’une étude scientifique récemment élaborée en Tunisie ont montré que l’effet escompté de la libéralisation des produits agricoles sur l’économie tunisienne est en étroite corrélation avec la réforme à engager de la PAC. “Avec la PAC, les agriculteurs européens sont subventionnés à tous les niveaux (production, formation agricole…), si aucune réduction des subventions n’est engagée par l’UE, les produits tunisiens n’ont aucune chance de concurrencer la production européenne”, a-t-il soutenu.
Pour parvenir à des résultats probants en matière de libéralisation des biens agricoles, le chercheur a appelé, également, à une mise à niveau golable de l’agriculture tunisienne, l’adoption d’une approche par filière agricole et la valorisation des produits agricoles. Il a en outre, recommandé de résoudre les problèmes fonciers liés au secteur, relevant que 81% des titres de propriété des terrains agricoles sont “gelés”, avec pour corollaire des difficultés d’accès au financement bancaire.
WMC/TAP
