à Martigues (Photo : Anne-Christine Poujoulat) |
[24/12/2012 19:55:30] PARIS (AFP) L’Inspection générale des Finances a engagé “il y a quelques jours” une enquête sur les conditions dans lesquelles le PDG d’EDF Henri Proglio a signé en novembre 2011 un partenariat entre EDF et son homologue chinois CGNPC, affirme Le Canard Enchaîné à paraître mercredi.
“Henri Proglio est visé par une enquête de l’Inspection générale des finances déclenchée il y a quelques jours à la demande du gouvernement”, écrit l’hebdomadaire.
Bercy cherche à “élucider les conditions dans lesquelles Proglio a signé en novembre 2011 un drôle de partenariat nucléaire entre l’électricien français et son homologue chinois China Guangdong Nuclear Power Company (CGNPC)”, poursuit le journal.
L’hebdomadaire satirique ajoute que “de leur côté, les services de renseignement s’efforcent d’établir la nature des liens entre certains dirigeants d’EDF et leurs partenaires chinois”.
Interrogés par l’AFP, ni Bercy ni l’entreprise n’étaient en mesure de commenter l’information dans l’immédiat.
Le journal indique que le patron d’EDF a présenté “quelques semaines avant la présidentielle, le 11 avril” à ses administrateurs “un accord de coopération avec Pékin” pour la construction de centrales nucléaires équipées d’un nouveau réacteur, concurrent de l’EPR.
Selon Le Canard Enchaîné, cet accord a été critiqué par l’Agence des participations de l’Etat, mis en question dans une note classée “confidentiel-défense” le 16 avril, puis bloqué le “19 avril, à trois jours du premier tour de la présidentielle” par le ministre de l’Economie de l’époque, François Baroin.
Après une réunion du Conseil de politique nucléaire en septembre sous l’autorité du président de la République François Hollande, l’électricien français a fini par signer le 19 octobre avec Areva et CGNPC “un accord confidentiel tripartite”, relève le Canard Enchaîné.
EDF et Areva avaient démenti en octobre des articles du Nouvel Observateur et du Canard Enchaîné selon lesquels EDF avait cherché à négocier un accord sur le nucléaire avec CGNPC dans le dos du gouvernement français et d’Areva, et qui aurait été très défavorable à ce dernier. Les deux groupes avaient assuré travailler en étroite collaboration sur ce projet de réacteur commun.