Le principal parti de la coalition au pouvoir, Ennahdha, améliorerait son score –par rapport à novembre 2012- si des élections législatives se tenaient aujourd’hui.
C’est l’une des surprises de la douzième vague du baromètre politique de 3C Etudes, le cabinet d’études et de sondages dirigé par Hichem Guerfali. Alors qu’on s’attendait à ce que le mouvement Ennahdha pâtisse –au niveau de l’image, et, partant, de l’audience des évènements de Siliana et de la place Mohamed Ali-, c’est exactement le contraire qui se produit.
En effet, le principal parti de la coalition gouvernementale –la Troïka, composée également du Congrès Pour la République (CPR) et le Front Démocratique pour les Libertés et le Travail (FDLT, ou Ettakatol)- obtiendrait 33,9% des voix lors d’élections législatives qui se tiendraient aujourd’hui, en progrès de 2,5% par rapport à novembre 2012.
Derrière, Nidaa Tounes recule (28,4% contre 29,6% un mois plus tôt), alors le Front Populaire (9,4% contre 6,9%), le Parti républicain (6% contre 5,4%), Al Aaridha Achaabia (5,1% contre 4,7%) et le CPR (4,7% contre 4,6%) progressent.
Autre surprise –qui recoupe la première-, loin de se détériorer, en raison des évènements précités, l’avis que se font les Tunisiens de la situation sécuritaire, loin de se dégrader, s’est, au contraire, amélioré.
Ainsi, le nombre des personnes –parmi les 1.692 sondées- insatisfaites ou totalement insatisfaites de la situation sécuritaire a baissé de trois points –respectivement de 56 à 53% et de 37 à 34%. Alors que celui des avis favorables et très favorables progressait de deux points -respectivement de 42 à 44% et de 14 à 16%. D’ailleurs, ce n’est pas la première fois qu’un tel effet est observé. «A l’exception de l’attaque contre l’ambassade américaine, tous les évènements, comme ceux de Siliana, ont eu pour effet l’amélioration de l’appréciation de la situation sécuritaire par les Tunisiens», estime M. Guerfali. Un fait qui amène le directeur général de 3C Etudes à conclure que «beaucoup de Tunisiens sont demandeurs de l’utilisation de la méthode forte». D’ailleurs, les Tunisiens évalueraient –du moins dans la phase actuelle- l’action du gouvernement «d’abord, à la lumière de la situation sécuritaire et, ensuite, sur la base de son action économique».
Un avis que semble corroborer l’évolution de l’indice de satisfaction/insatisfaction par rapport à l’action du gouvernement.
En comparaison avec novembre et «malgré les évènements de Siliana et de la Place Mohamed Ali», la proportion d’appréciations favorables de l’action du gouvernement n’a reculé que d’un point –à 40%. Un taux qui varie d’un gouvernorat à un autre, tant en ce qui concerne l’action du gouvernement que des gouverneurs.
Ainsi, pour ce qui est des gouverneurs, il est inférieur à 30% dans neuf gouvernorats (Siliana, Sidi Bouzid, Ariana, Tunis, Kasserine, Zaghouan, Ben Arous, Le Kef et Béja); se situe dans la fourchette des 30-41% dans dix autres (Tozeur, Kairouan, Manouba, Kébili, Gafsa, Jendouba, Bizerte, Sfax, Gabès, et Mahdia) et supérieur à 45% dans les 5 autres (Tataouine, Sousse, Nabeul, Médenine et Monastir).
L’action du gouvernement est, elle, mieux appréciée. La cote de l’équipe gouvernementale ne descend en dessous des 30% que dans un seul gouvernorat (Béja), se situe entre 30 et 39% dans douze autres (Gafsa, Le Kef, Nabeul, Sidi Bouzid, Tataouine, Zaghouan, Manouba, Tunis, Monastir, Kairouan, Ariana et Sfax), est autour de 40% (41-49) dans 8 gouvernorats (Sousse, Siliana, Tozeur, Bizerte, Ben Arous, Jendouba, Gabès et Mahdia).