Dans ces conditions, il est tout à fait normal que nos jeunes cherchent à trouver refuge dans les cafés où ils apprennent autre chose que les sciences en s’exposant au tabagisme, à la prostitution et aux drogues. Et ceux qui restent dans les quartiers populaires, ils seront endoctrinés pour devenir des djihadistes et iront combattre en Syrie ou ailleurs au Mali par exemple.
Une file de jeunes -filles et garçons- de plus de 150 mètres dès le matin devant une institution publique. Hélas, il ne s’agit ni d’un salon de thé, ni d’une boite de nuit, ni pour demander un emploi, encore moins pour avoir une bourse ou un avantage quelconque. Ces jeunes font la queue dans l’espoir de pouvoir trouver une place à l’intérieur de la seule bibliothèque publique qui reste ouverte à Sfax pendant les vacances scolaires. Car, non seulement toutes les bibliothèques universitaires sont fermées à Sfax pendant les vacances scolaires et universitaires, mais il y a une seule bibliothèque publique dans une ville, avons-nous dit, qui compte plus de 1 million d’habitants. Le comble est que cette bibliothèque, qui date des années 70, n’a pas été agrandie.
Quand une société prône la paresse, l’ignorance et boude le savoir, elle n’a aucun avenir. Regardez bien cette photo, elle a été prise dans le centre-ville de Sfax le 24 décembre 2012 à 9h du matin, dans cette deuxième ville de la Tunisie en termes d’habitants (1 million d’âmes), et qui plus est la deuxième ville universitaire avec 50.000 étudiants et plus de 35 institutions universitaires.
Une société qui ne place pas le savoir au centre de ses priorités et préoccupations est une société attardée et qui se dirigera à petits pas vers l’ignorance, la violence et l’appauvrissement, économique et moral.