Avec les deux épisodes récents des relations entre Ennahdha et Nidaa Tounes, nous sommes plongés dans le grand spectacle politique. Avec des airs de cinéma hollywoodien.
Webmanagercenter aura été, sans doute, celui qui vous en a le plus parlé de ce phénomène en 2012. La politique-spectacle a été en effet un des faits marquants de l’année qui tire à sa fin. Nous avons une nouvelle démonstration avec le meeting «raté», samedi 23 décembre 2012, de Nidaa Tounes et la prise de bec du leader de ce mouvement, Béji Caïd Essebsi, qui soupçonne des parties du parti islamiste d’avoir joué un rôle dans ce «ratage», et deux ténors d’Ennahdha, le parti au pouvoir, Walid Bennani et Houcine Jezizi, secrétaire d’Etat à l’Emigration, lundi 24 décembre 2012, sur le plateau de la chaîne Ettounsya.
Avec ces deux événements, nous sommes plongés du reste dans le grand spectacle politique. Avec même des airs de cinéma hollywoodien. Le premier événement rappelle «La chevauchée fantastique» de John Ford sorti en 1930. Le second rappelle, quant à lui, le «Voyage au bout de l’enfer» de Michael Ciminio sorti en 1978.
Pourquoi «La chevauchée fantastique», parce que les chevaux, serions-nous tentés de dire, et l’hôtel à l’intérieur duquel le parti Nidaa Tounes tenait réunion, ressemblent comme deux goutes d’eau à cette diligence du Far West américain pris d’assaut par des Indiens dont les terres sont traversées, dans l’Arizona (Ouest des USA) par les neuf occupants de cette diligence.
Marqués par l’atrocité de la guerre du Vietnam
Les scènes rapportées par nombre de télévisions tunisiennes et qui ont montré des chevaliers menaçant les occupants de l’hôtel à Djerba rôdent de la même manière que ces Apaches qui ne rêvent que d’en découdre avec Josiah Boone, Dallas et Mme Mallory, Ringo Kid et les autres occupants de la diligence.
Pour le «Voyage au bout de l’enfer», la similitude réside dans l’écœurement des trois héros du film, trois sidérurgistes américains marqués par l’atrocité de la guerre américaine au Vietnam, physiquement et/ou psychologiquement.
On se souvient qu’un des héros va tomber sur le champ de bataille et que les deux survivants vont porter un toast à sa mémoire en chantant God Bless America (Que Dieu bénisse l’Amérique).
Il est à espérer que les disputes, qui voient sans cesse le jour aujourd’hui entre nos leaders politiques et qui s’étalent dans les journaux et sur les ondes radio et télévisés, cessent avant que l’on porte un toast à la mémoire de nombreux acquis de la Tunisie.
A commencer par la paix sociale qui est mise à mal par ces disputes qui dépassent quelquefois l’entendement. «Vous avez reçu une tannée dans votre ville de Kasserine», a lancé Béji Caïd Essebsi à l’encontre de Wali Bannani, lundi 24 décembre 2012, dans l’émission «21 heures», sur le plateau d’Ettounisya. «Ce Monsieur est devenu sénile», lui a répondu le député d’Ennahdha à l’Assemblée nationale constituante (ANC).
Il faut reconnaître que cela ne vole pas très haut! Ca n’a pas volé haut également lorsque Houcine Jaziri s’est disputé avec l’animateur de l’émission, Moez Ben Gharbia, au sujet de l’invitation du militant des droits de l’Homme, Mohamed Ben Salem. Le débat est très vite tombé de charybde en scylla. Une cacophonie en somme. Près de 15 minutes pour rien. Et l’émission du reste chaotique s’est terminée en queue de poisson.