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| à essence en France (Photo : Pierre Andrieu) |
[02/01/2013 13:43:04] PARIS (AFP) 2012, année à oublier pour les automobilistes français: les prix des carburants ont établi de nouveaux records en moyenne annuelle l’an dernier, pour la deuxième année de suite, sur fond de tensions au Moyen-Orient conjuguées à une dépréciation de l’euro.
Selon les relevés des prix des stations-service mis en ligne en début de semaine par le ministère de l’Ecologie et de l’énergie, le litre de gazole a coûté 1,3958 euro en moyenne sur l’ensemble de l’année écoulée, battant largement le record de 2011 (1,3354 euro).
Le gazole est le carburant préféré des français, grâce à sa fiscalité avantageuse, et représente plus de 80% des volumes des stations-service.
Même chose pour l’essence : le litre de super sans plomb 95 a coûté 1,5658 euro en 2012 et celui de sans plomb 98 est revenu à 1,6182 euro. Là encore, les niveaux de 2011 (1,4995 et 1,5374 euro, respectivement) ont été nettement dépassés.
Cette flambée a été alimentée en grande partie par les tensions au Moyen-Orient autour du programme nucléaire iranien, qui entraîné la mise en place en juillet d’un embargo européen sur les achats de pétrole à l’Iran, et contribué à faire grimper les cours du brut sur les marchés internationaux.
Cependant, les engagements répétés de l’Arabie Saoudite d’augmenter sa production pour éviter toute pénurie, conjuguée à la dégradation de la conjoncture mondiale, avaient apaisé graduellement les tensions sur les cours du brut au deuxième semestre.
Par ailleurs, les prix des carburants ont été gonflés en cours d’année par la dépréciation de l’euro par rapport au dollar, monnaie dans laquelle sont effectuées la plupart des transactions pétrolières, du fait de la crise de la zone euro.
Mais là encore, la situation s’est arrangée ces derniers mois, l’euro ayant retrouvé des couleurs grâce à l’arsenal de mesures prises par les Etats-membres et la Banque centrale européenne.
Remontée des taxes sans effet sur le prix
Du coup, les prix des carburants en France, après avoir enchaîné les records hebdomadaires début 2012, et culminé en avril à 1,6664 euro le litre pour le sans plomb 95, et en août à 1,4592 euro le litre pour le gazole, ont fini l’année en douceur.
D’après les données gouvernementales, le gazole coûtait fin décembre environ 1,35 euro en moyenne, et le super sans plomb 95 autour de 1,54 euro.
Ce repli a d’ailleurs poussé le gouvernement à mettre fin progressivement à la baisse de taxe de 3 centimes par litre -accompagnée d’un effort équivalent des distributeurs de carburants- qu’il avait concédée fin août aux automobilistes, suite à la promesse de “bloquer le prix” émise par le président François Hollande avant son élection.
La taxe sur les carburants a déjà remonté par étapes de deux centimes en décembre, et elle retrouvera son niveau d’origine le 11 janvier, après un ultime relèvement d’un centime par litre.
Comme le remarque le site de comparaison des prix des stations-service Carbeo.com, qui publie ses propres statistiques, cette remontée de la fiscalité “a été indolore sur le prix des carburants”.
En effet, “à la faveur d’une baisse des prix du pétrole et de l’amélioration de la parité euro/dollar (…) les prix ont baissé pendant le mois de décembre pour atteindre les niveaux de décembre 2011”.
Cependant, le ministre de l’Economie, Pierre Moscovici, a assuré fin novembre qu’il resterait vigilant et “prêt à agir en cas de nouvelle flambée des prix”. Et des mesures d’accompagnement ont été mises en place pour favoriser la concurrence entre les stations-services et améliorer l’information sur les prix à la pompe.
