Le marché automobile américain rit pendant que l’Europe pleure

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éricain Ford à Wayne dans le Michigan, le 14 décembre 2011 (Photo : Bill Pugliano)

[03/01/2013 16:42:16] NEW YORK (AFP) Les constructeurs automobiles ont vu leurs ventes progresser à nouveau nettement l’an dernier aux Etats-Unis, à des niveaux plus observés depuis 2007, leur santé retrouvée quatre ans après une crise profonde constrastant avec le marché européen en plein marasme.

“Nous nous attendons à ce que les ventes annuelles finissent au-delà de 15 millions de véhicules” en données corrigées des variations saisonnières, et à 14,8 millions en volumes bruts, ont expliqué les responsables des ventes de Ford lors d’une conférence téléphonique jeudi, ce qui selon eux “représenterait une hausse de 10 à 12% des ventes comparé à l’an dernier”.

Les chiffres sectoriels définitifs étaient attendus plus tard jeudi.

GM, numéro un américain, a enregistré une hausse de 3,7% de ses ventes aux Etats-Unis l’an dernier, à 2,6 millions de véhicules. Seule sa marque haut de gamme Cadillac a vu ses ventes reculer sur un an (-1,7%), témoignant des difficultés persistantes des voitures de luxe “made in USA” à séduire le public.

En décembre, ses ventes ont progressé de 5% à 245.733 unités, la meilleure performance pour ce mois depuis 5 ans pour les ventes aux particuliers.

Chez Ford, la progression annuelle s’est élevée à 4,7% avec 2,25 millions de véhicules écoulés (+5% pour Ford, -4,1% chez la marque de luxe Lincoln).

Pour le seul mois de décembre, ses ventes ont progressé de 2,5% à 206.838 véhicules, au plus haut depuis 2006.

“Ford a fini 2012 en force” avec en particulier les voitures “économes en carburant et hybrides du groupe démontrant la plus forte croissance l’an dernier”, a noté Ken Czubay, responsable des ventes aux Etats-Unis.

GM a aussi mis en avant le succès de ses voitures les moins polluantes.

Le japonais Toyota a enregistré une envolée de 26,6% de ses ventes à 2,08 millions d’unités, signant un spectaculaire rebond après deux mauvaises années en 2010 et 2011. Pour le seul mois de décembre, les ventes de Toyota ont bondi de 9% à 194.143 unités.

Le groupe avait pâti en 2010 et 2011 de rappels massifs liés à des problèmes d’accélérations involontaires qui avaient nui à sa réputation, et avait subi de graves problèmes de logistique après le tremblement de terre suivi d’un tsunami au Japon et des inondations en Thaïlande.

L’américain Chrysler, filiale de Fiat, a vendu 1,65 million de véhicules aux Etats-Unis l’an dernier, une envolée de 21% sur un an et un sommet depuis 5 ans.

Chrysler, qui avait dû faire faillite pour se restructurer en 2009, a par ailleurs vu ses ventes de décembre augmenter de 10% sur un an à 152.367 unités, ce qui représente également un sommet depuis 2007 pour ce mois. C’est mieux que ne le prévoyait le site spécialisé Edmunds.com (148.085).

Les marques Chrysler, Dodge, Ram Truck et Fiat ont enregistré des hausses de leurs ventes en décembre, dont un bond de 59% pour la petite Fiat 500. Les ventes de Jeep ont en revanche reculé de 9% sur un an à cause d’une baisse des ventes de la Jeep Liberty, modèle en fin de vie.

Cela fait 33 mois consécutifs soit près de 3 ans que Chrysler enregistre des hausses de ses ventes annuelles, souligne-t-il dans son communiqué.

“Chrysler a fini 2012 en beauté”, “nous avons été une fois de plus (l’an dernier) l’un des constructeurs avec la plus forte croissance du pays”, a commenté Reid Bigland, président et directeur des ventes aux Etats-Unis.

Le constructeur allemand Volkswagen a de son côté publié un bond de 35,1% de ses ventes annuelles en 2012 aux Etats-Unis.

La vigueur du marché automobile américain constraste avec les difficultés du marché européen et notamment français, qui a subi un effondrement de près de 14% des ventes de voitures neuves et ne prévoit pas d’amélioration en 2013.

Cela rappelle 2009, l’annus horribilis pour le marché automobile américain, qui avait pâti d’une chute de 21% pour tomber à 10,4 millions d’unités, au plus bas depuis les années 80.