Feu vert pour la cession de GM Strasbourg, les 1.000 emplois seront préservés

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Le site General Motors Strasbourg, le 27 juillet 2012 (Photo : Patrick Hertzog)

[03/01/2013 16:52:02] STRASBOURG (AFP) La justice a donné jeudi son feu vert à la cession de General Motors Strasbourg à la société belge Punch Metals International, une étape décisive pour le millier de salariés qui voient leurs emplois et leur activité garantis pour les prochaines années.

La chambre commerciale du tribunal de grande instance de Strasbourg a homologué “le protocole de conciliation” que lui avaient soumis les différentes parties prenantes du dossier, dont la maison mère de l’usine strasbourgeoise, General Motors Company (GMC), et l’équipementier allemand ZF.

GMC s’y engage notamment à faire produire, désormais en tant que client, un volume de 200.000 boîtes de vitesses par an en 2013 et 2014 sur le site strasbourgeois. Quant à l’équipementier allemand, il garantit de son côté d’acheter à Punch près de 600.000 transmissions de 2015 à 2017.

Après ce feu vert de la justice commerciale, General Motors, Punch Metals International et ZF doivent désormais parapher un ultime document pour graver la cession dans le marbre. Il est prévu de le faire vendredi, a indiqué un représentant de GMC.

Détenu par l’industriel belge Guido Dumarey, l’équipementier Punch Metals International possède cinq sites en Europe, dont deux en France, avec 440 salariés. Il va reprendre l’usine et le centre de recherche de GM Strasbourg, spécialisé dans les boîtes de vitesse, ainsi que la totalité des près de 1.000 salariés.

Ces derniers se sont inquiétés ces derniers mois de passer dans le giron d’une entreprise jugée de petite taille après avoir travaillé dans celui d’un géant mondial.

“Punch est un peu le maillon faible du projet, mais l’accord semble bien ficelé et il y a des engagements sérieux des différentes parties”, a estimé Jean-Marc Ruhland, représentant CFDT du personnel. “Le plus important, c’est que les emplois et les contrats de travail seront préservés”, a-t-il estimé.

La CGT, autre syndicat représenté au CE de GM Strasbourg, est moins optimiste. “Pour l’instant ils ne toucheront pas à nos acquis, mais le repreneur va engager des +discussions sur la compétitivité de l’entreprise+ et on sait ce que ça veut dire. Là où ils vont attaquer, c’est sur le coût du travail”, s’est inquiété Haydar Turan, délégué CGT.

Passé en 2008 sous la coupe de Motors Liquidation Company (MLC) -la structure chargée de liquider les actifs de GMC après son dépôt de bilan-, GM Strasbourg avait été repris en septembre 2010 par son ancienne maison mère.

En contrepartie de sacrifices consentis par les salariés, notamment en termes de salaires, le constructeur américain s’était alors engagé à assurer à l’usine un carnet de commandes jusqu’en 2014 et à lancer de nouveaux produits pour pérenniser l’activité au-delà. Mais la recherche de nouvelles activités n’a pas porté ses fruits, conduisant General Motors à partir en quête d’un éventuel repreneur en mai 2012.

La cession de GM Strasbourg se fait pour un euro symbolique, mais “Punch apporte 10 millions d’euros de fonds propres”, a précisé Me Claude-Maxime Weil, chargé de l’élaboration du protocole de conciliation.

Le repreneur prévoit par ailleurs au moins 150 millions d’euros d’investissements ces deux prochaines années, pour acquérir de nouveaux équipements et améliorer les infrastructures existantes, selon un document interne consulté par l’AFP.

Au-delà des commandes assurées par GMC pour 2013 et 2014, l’élément clé du projet de cession est l’accord d’approvisionnement conclu entre le repreneur et l’équipementier allemand ZF, qui garantit l’achat d’au moins 590.000 transmissions de 2015 à 2017. Punch et ZF sont par ailleurs tombés d’accord pour développer à partir de 2014 un nouveau projet de boîtes 8 vitesses.

En 2011, GM Strasbourg a fabriqué quelque 280.000 boîtes automatiques six vitesses, majoritairement exportées hors d’Europe.

Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, avait salué fin décembre le projet d’accord de cession du site, rappelant que les pouvoirs publics, locaux et nationaux, s’étaient mobilisés sur ce dossier.