Le logo de Free (Photo : Kenzo Tribouillard) |
[03/01/2013 20:46:49] PARIS (AFP) L’opérateur français Free a modifié jeudi sa Freebox en désactivant les publicités sur les sites internet, provoquant l’émoi des éditeurs de sites et l’intervention de la ministre de l’Economie numérique.
Free annonce sur son site plusieurs mises à jour de la Freebox, notamment l’ajout d’une fonctionnalité adblocker permettant de bloquer les publicités. Cette fonction est en version “beta”, ce qui veut dire qu’elle est en test, et d’après les internautes, certaines “pubs” lui échappent.
Elle s’installe par défaut: il suffit de redémarrer la Freebox pour en disposer, alors que d’autres applications disponibles sur le marché pour bloquer la publicité doivent être téléchargées.
Si l’opérateur installait durablement une version efficace, il priverait de revenus de nombreux sites internet, notamment les gratuits, qui vivent des annonceurs. Free compte quelque 5 millions d’abonnés en France.
Pour le site spécialisé Numerama, cette initiative est un danger pour la démocratie. “Free montre le pouvoir extraordinaire des fournisseurs d’accès à internet sur l’information, qui peuvent décider d’altérer le contenu d’un site internet”, écrit Numerama.
Fleur Pellerin, ministre de l’Economie numérique, tout en se disant “peu fan de pub intrusive”, a souhaité sur twitter que cette fonctionnalité soit une option, à activer volontairement, plutôt qu’installée par défaut, ce qui en language twitté se dit une option “opt-out par défaut”. Elle annonce qu’elle recevra le plus tôt possible les éditeurs et Free pour rechercher une solution.
Selon son entourage, la rencontre doit avoir lieu lundi.
L’apparition de cette fonctionnalité est interprétée comme une façon pour Free de faire pression sur Google, auquel l’oppose un différend commercial. Les abonnés à Free auraient des problèmes d’accès à la plateforme de diffusion de vidéos YouTube (Google).