Portugal : l’opposition doute aussi de la légalité du budget de rigueur

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érité, le 15 décembre 2012 à Lisbonne (Photo : Henriques Da Cunha)

[04/01/2013 13:15:14] LISBONNE (AFP) L’opposition socialiste au gouvernement portugais a saisi vendredi la Cour constitutionnelle pour qu’elle se prononce sur la légalité de plusieurs dispositions du budget de rigueur pourcette année, comme l’a déjà fait le président conservateur Anibal Cavaco Silva.

La demande d’un examen de la loi de finances par la Cour constitutionnelle, déposée dans la matinée par une délégation de députés socialistes, a été signée par une cinquantaine d’entre eux, dont le secrétaire général du parti Antonio José Seguro.

Les doutes des élus de l’opposition portent sur la suppression du 14e mois de salaire versé aux fonctionnaires et aux retraités, puis sur la nouvelle “contribution de solidarité” appliqué aux retraites supérieures à 1.350 euros, a expliqué le député socialiste Alberto Costa.

Evoquant ces mêmes mesures pour exprimer des doutes sur l’équité des sacrifices demandés aux Portugais, le président Cavaco Silva avait déjà annoncé mercredi avoir saisi la Cour constitutionnelle.

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étaire général du parti socialiste portugais Antonio José Seguro, le 8 juillet 2008 à Cannes (Photo : Valery Hache)

Le chef de l’Etat a toutefois promulgué la loi de finances avant la fin de l’année car, selon lui, le pays, sous assistance financière depuis mai 2011, ne pouvait être privé d’un “instrument essentiel” de politique économique.

Après le président et le Parti socialiste, l’opposition communiste et d’extrême-gauche compte elle aussi saisir la Cour constitutionnelle la semaine prochaine concernant un ensemble plus large de mesures prévues par le budget.

La suppression des 13e et 14e mois de salaire des fonctionnaires et des retraités inscrite au budget 2012 n’était pas conforme à la constitution, a jugé la Cour constitutionnelle dans un jugement rendu en juillet dernier mais dont l’application a été reportée à cette année.

Ces nouveaux recours à la plus haute instance judiciaire portugaise, qui n’a pas de délai pour rendre sa décision, sont venus isoler davantage le gouvernement du Premier ministre Pedro Passos Coelho, tenu de mettre en oeuvre un exigeant programme de rigueur et de réformes en échange d’un prêt de 78 milliards d’euros accordé par l’Union européenne et le Fonds monétaire international.

Cette politique d’austérité, déjà contestée lors de fréquentes grèves et manifestations organisées par les syndicats et des mouvements de citoyens, a provoqué une récession économique estimée à 3% du PIB en 2012 et un taux de chômage record proche de 16%.