à Tokyo (Photo : Toru Yamanaka) |
[08/01/2013 11:44:40] PARIS (AFP) Arianespace a annoncé mardi qu’elle comptait continuer à dominer le marché des lancements de satellites en 2013, égratignant au passage ses concurrents et raillant les promesses de l’Américain SpaceX.
La société européenne prévoit pour cette année 12 tirs de ses trois différents lanceurs –la fusée européenne Ariane 5, sa petite soeur Vega, et le lanceur russe Soyouz– contre dix en 2012, a annoncé son PDG Jean-Yves Le Gall, en présentant ses objectifs annuels.
Elle pourrait même assurer un lancement supplémentaire en cas de défaillance de ses concurrents. “Quand ils signent des contrats, c’est nous qui lançons les satellites”, a-t-il plaisanté, en expliquant qu’Arianespace gardait toujours un lanceur en réserve pour répondre à la demande.
En 2012, Arianespace a pris 60% des commandes du marché, contre ses concurrents russe Proton et le nouveau venu SpaceX, ce qui lui donne un carnet de commandes de 4 milliards d’euros, représentant trois ans d’activité, selon son PDG.
Les lancements de l’année dernière ont généré un chiffre d’affaires de 1,3 milliard d’euros, soit 30% de plus qu’en 2011, et M. Le Gall a déclaré viser un résultat du même ordre pour cette année.
Fait notable, Arianespace a réduit son besoin en subventions des Etats européens. Les subventions du lanceur Ariane ont été ramenées à un peu plus de 100 millions d’euros en 2012, contre 125 millions en 2011, et 250 millions d’euros dix ans plus tôt, a indiqué le PDG.
M. Le Gall a souligné qu’Ariane 5, construit par la filiale espace du groupe européen EADS, avait derrière elle dix ans de succès ininterrompus, avec 53 lancements réussis d’affilée à fin 2012.
Arianespace est la seule à tenir son programme. “On lance toujours au jour dit, à l’heure dite”, a-t-il fait valoir, raillant sans le nommer la politique de communication du milliardaire Elon Musk, patron de SpaceX, qui, selon lui, annonce chaque année plus de lancements qu’il n’en réalise.
Quand ils lisent dans les journaux qu’Elon Musk veut envoyer 80.000 personnes sur Mars dans dix ans, “certains actionnaires commencent à hausser le sourcil et se disent: est-ce qu’il est bien raisonnable de donner quelques dizaines de millions de dollars à ce monsieur?”, a affirmé le PDG.