Malgré l’amorce progressive de la reprise de l’activité économique durant l’année 2012, la Tunisie a été sanctionnée par le maintien du grade d’investissement par l’agence de notation Moody’s.
«Le pays, qui a connu une vague de soulèvements populaires entraînant le renversement du régime de Ben Ali en janvier 2011, est noté Baa3 chez Moody’s, soit la note la plus faible pour le grade d’investisseur chez cette agence. Le pays a perdu le grade d’investissement auprès de Standard & Poor’s et Fitch Rating suite au creusement du déficit budgétaire, qui a atteint, l’an dernier, 6,4% du PIB, soit le niveau le plus élevé pendant les douze dernières années, au moins, comme le montrent les estimations du FMI», souligne un communiqué de l’agence.
Cependant, Moody’s affirme que la communauté internationale va certainement soutenir la Tunisie jusqu’aux prochaines élections, «car elle ne veut pas voir le pays échouer à un moment où il essaye d’adopter la démocratie».
«Grâce, particulièrement, au soutien international actuel, le risque de défaut de paiement de la Tunisie est éloigné dans l’avenir proche», a déclaré Aurélien Mali, analyste chez Moody’s.
Signalons par ailleurs que le mois dernier, Fitch Rating a privé la Tunisie de son grade d’investisseur en raison, notamment, de la transition économique et politique qui s’est avérée être «plus longue et plus difficile que prévu», a indiqué l’agence.
L’économie tunisienne a par ailleurs renoué avec la croissance l’an dernier. Les recettes touristiques ont progressé de 36% et la croissance du PIB devrait s’accélérer pour atteindre 3,3% en 2012, selon les prévisions du FMI. Et Moody’s de préciser, «si le gouvernement réussit cette transition démocratique avec une coalition viable, le pays peut se développer très rapidement».