Gaz de schiste aux Etats-Unis : un bilan “pas terrible” pour Total, selon le PDG

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évrier 2012 à Paris (Photo : Eric Piermont)

[10/01/2013 15:04:35] PARIS (AFP) Total a donné un coup de frein à ses investissements dans le gaz de schiste aux Etats-Unis, à cause d’une rentabilité insuffisante, mais va les poursuivre dans d’autres pays, déclare son PDG Chistophe de Margerie dans le Monde paru jeudi.

Le bilan des investissements du groupe pétrolier dans le gaz de schiste aux Etats-Unis “n’est pas terrible, car nous avons investi sur la base de prix du gaz beaucoup plus élevés que ceux d’aujourd’hui”, a admis M. de Margerie, dans un entretien au quotidien.

Le groupe a enregistré une “perte sérieuse” au Texas, car “nous avions fait nos études de rentabilité sur un prix (du gaz naturel) qui était à plus de 6 dollars le million de BTU (0,026 mètre cube, ndr), aujourd’hui, on est à 3,2 dollars, et ça ne passe pas”, a-t-il rappelé.

Total avait acquis en 2010 une part dans le gisement texan de Barnett Shale auprès du groupe Chesapeake, pour 2,3 milliards de dollars. Mais l’extraction du gaz de schiste à grande échelle aux Etats-Unis y a fait dégringoler les cours du gaz naturel, remettant en cause la rentabilité de nombreux projets.

En revanche, dans l’Ohio, où le groupe a également investi, il obtient “une bien meilleure rentabilité”, car les champs de schiste y sont riches en condensats, c’est-à-dire des hydrocarbures liquides similaires à du pétrole et qui sont commercialisés à des prix élevés.

Du fait de ces résultats mi-figue mi-raisin, “il est clair qu’on met la pédale douce” en matière de gaz de schiste, car “je ne vois pas l’intérêt d’aller investir – je précise bien dans les gaz secs (ndlr : pauvres en condensats) – là où la rentabilité n’est pas au rendez-vous”, poursuit M. de Margerie.

Mais le groupe continuera à investir dans l’exploration du gaz de schiste dans “d’autres pays où les marchés sont porteurs”, assure-t-il, évoquant des pays comme “la Chine, la Pologne et le Danemark”, où Total devrait “commencer un forage d’exploration cette année”.