Sécurisation de l’emploi : ultime rencontre patronat/syndicats

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emploi (Photo : Bertrand Guay)

[11/01/2013 07:23:24] PARIS (AFP) Faute d’avoir réussi à finaliser un accord sur la sécurisation de l’emploi, malgré quelques avancées, le patronat et les syndicats se retrouvent vendredi matin pour une ultime séance qui s’annonce longue et ardue.

Le patronat doit remettre un nouveau texte. Reste à savoir s’il comprendra des propositions sur la taxation des contrats courts que les syndicats jugent indispensable mais que le patronat refuse jusqu’à présent.

Si aucun accord n’intervenait vendredi entre les partenaires sociaux, il reviendrait au gouvernement de proposer seul une réforme du marché du travail. Un projet de loi serait présenté avant fin février, a-t-il prévenu.

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emploi (Photo : Bertrand Guay)

Patrick Pierron (CFDT) a indiqué jeudi soir s’attendre à “une journée longue” vendredi, jugeant que le patronat, qui a étalé jeudi ses divisions, “avance trop lentement”. De son côté, Agnès Le Bot (CGT) a souhaité que le Medef se montre moins “arc-bouté”.

Depuis le 4 octobre, syndicats (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC) et patronat (Medef, CGPME, UPA), mis sous pression par le gouvernement, peinent à s’entendre sur les moyens de fluidifier le marché du travail en conciliant deux volets: une plus grande flexibilité pour les entreprises et plus de protection pour les salariés.

Dans la dernière mouture du projet d’accord, présenté jeudi, le patronat a fait quelques concessions, dont la suppression d’un article polémique sur la création d’un “CDI de projet” de 9 mois minimum et la réduction du délai de mise en oeuvre de la généralisation d’une complémentaire santé pour les salariés de 4 à 3 ans.

Les contrats courts, principal point noir

Mais le principal point noir, la taxation des contrats courts, posée comme condition par les syndicats, qui espéraient une ouverture jeudi sur le sujet, reste toujours le grand absent.

“On attend avec impatience que le patronat aborde la question des contrats précaires”, déclarait jeudi soir M. Pierron, le négociateur de la CFDT, qui détient, avec le Medef, les clés d’un accord.

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emploi (Photo : Bertrand Guay)

Pour les syndicats, comme pour le gouvernement, le CDI doit “redevenir la voie normale d’embauche” alors que 8 contrats sur 10 signés chaque année sont des CDD, souvent très courts.

In fine, le patronat, par crainte d’une “surenchère du législateur”, pourrait faire un geste, selon une source proche de la négociation.

Le prochain texte patronal sera “j’espère, le texte d’un accord interprofessionnel”, a dit le négociateur patronal Patrick Bernasconi, qui fait face à une fronde de l’UPA (artisans) à propos du marché des futures mutuelles complémentaires d’entreprises.

En échange des nouveaux droits, le patronat souhaite des contreparties telles que faciliter les accords de flexibilité (travail et/ou salaires), “sécuriser” les licenciements collectifs et restructurer plus aisément.

S’il cède vendredi sur les contrats courts, il peut espérer trois paraphes, celui de la CFDT, de la CFE-CGC et de la CFTC. Pour être validé, un accord ne doit pas être rejeté par plus de deux syndicats.

Force ouvrière a déjà prévenu qu’elle ne “serait pas le fossoyeur du Code du travail en France”, selon les termes de Stéphane Lardy.

Le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault a lui appelé les salariés à “rester mobilisés” même après un éventuel accord, ajoutant que “ce n’est pas au Medef qu’on fait les lois”.

Un compromis conforterait les partenaires sociaux, mais aussi le président, qui a érigé le dialogue social en méthode de gouvernement.

Le gouvernement, scruté par les agences de notation et Bruxelles, estime aussi primordiale une réforme pour inverser d’ici à la fin de l’année la courbe du chômage, qui touche 3,13 millions de personnes.