La déclaration de fin de mission du groupe de travail des Nations unies sur la discrimination contre les femmes dans la législation et dans la pratique plaide en faveur du renforcement des dispositions constitutionnelles relatives à l’égalité des sexes. Les résultats de ce travail, mené sur cinq jours à Tunis et à Jendouba, ont été présentés lors d’une conférence de presse vendredi à Tunis. La mission s’est intéressée à la participation des femmes à la vie publique et politique, avec un intérêt particulier à la rédaction de la Constitution.
Les experts onusiens expriment, dans cette déclaration, leur préoccupation de la persistance, dans le nouveau projet de Constitution, de lacunes et d’ambiguïtés qui risquent de compromettre le principe de l’égalité hommes-femmes, selon le chef du groupe, Kamala Chandrakirana. «Le projet de Constitution, a-t-elle expliqué, ne parvient pas à se référer aux obligations internationales relatives aux droits de l’Homme que la Tunisie s’est engagée à respecter».
Le groupe de travail recommande, notamment, l’adoption de mesures temporaires spéciales visant à accélérer la participation accrue des femmes dans toutes les sphères de la vie. «Une telle inclusion aurait l’avantage de clarifier la nouvelle disposition sur l’égalité des chances entre les hommes et les femmes», a souligné Mme Chandrakirana.
Les experts relèvent, en outre, l’absence de mécanisme de suivi à même de garantir le respect du principe égalité hommes-femmes et l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes. Ils soulignent l’importance d’établir l’exigence parité hommes-femmes et l’égalité entre les sexes au niveau de chaque autorité constitutionnelle.
Concernant le retrait par la Tunisie, de toutes les réserves à la conventions des Nations unies pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, le groupe de travail, qui affirme avoir eu l’approbation du gouvernement tunisien, appelle l’Assemblée nationale constituante à achever le processus au niveau national et international.
A noter que le groupe a mené des discussions pendant 5 jours avec des autorités locales et gouvernementales, des membres de l’ANC et de la société civile ainsi que des des institutions religieuses, des experts constitutionnels et des universitaires.
WMC/TAP