Du frigo aux plantes vertes, le smartphone devient une interface universelle

photo_1358000755051-1-1.jpg
ésenté à Las Vegas, le 10 janvier 2013 (Photo : Joe Klamar)

[12/01/2013 14:28:06] LAS VEGAS (Etats-Unis) (AFP) Il communique avec la voiture, le réfrigérateur et même les plantes vertes, mais sert de moins en moins à téléphoner: les groupes technologiques font du smartphone une interface pour des aspects toujours plus nombreux de la vie.

Le Français Parrot et le Sud-coréen Moneual ont présenté tous les deux au salon électronique CES de Las Vegas un système de communication pour les plantes en pot. Un capteur surveille l’humidité, la lumière et la température, avec un système de consultation et d’alerte sur téléphone quand la plante a besoin de quelque chose.

L’exemple est anecdotique, mais illustre à quel point le téléphone est intégré dans la conception de produits toujours plus variés.

“Vous pouvez contrôler votre vie avec un smartphone”, résume Lisa Hutchenson, qui présente au CES l’électroménager connecté de LG Electronics.

Depuis une application spécifique téléchargée sur le téléphone, on peut démarrer à distance le robot-aspirateur ou la machine à laver, surveiller le temps restant avant que le rôti soit cuit.

Le réfrigérateur, doté d’un écran tactile sur la porte, peut signaler les aliments à racheter ou périmés. Seul bémol: s’il suffit d’approcher le téléphone d’une petite puce (NFC) pour télécharger la liste de courses, il faut encore rentrer manuellement dans la base de données du réfrigérateur les aliments achetés ou utilisés, ainsi que leur date de péremption.

L’américain Whirpool montre aussi des appareils électroménagers contrôlables à distance ou envoyant des SMS quand ils ont accompli leur tâche. “Vous n’avez pas besoin d’être ami sur Facebook avec votre frigo, mais ça simplifie son usage”, commente un représentant du groupe, Warwick Stirling.

photo_1358000825066-1-1.jpg
à Las Vegas, le 10 janvier 2013 (Photo : Joe Klamar)

Ingersoll Rand s’intéresse plutôt aux thermostats, serrures et lumières, mais le principe est le même: “Le téléphone est votre télécommande”, dit Matt McGovren, directeur marketing. A terme, “tout sera connecté”, prédit-il. “Avec l’adoption du smartphone et du haut débit, les infrastructures sont en place”.

Applications spécifiques

L’équipementier automobile Delphi présente pour sa part un dispositif permettant de vérifier l’emplacement et les déplacements de sa voiture, ou de démarrer le chauffage les jours de grand froid, depuis une application mobile.

Dès l’ouverture du CES, Shawn Dubravac, un analyste de l’association organisatrice CEA, évoquait l’entrée dans “l’ère de l’après-smartphone”, soulignant que 65% du temps passé sur les téléphones mobiles n’était plus consacré à téléphoner, et relevant l’essor parallèle des applications pour mobiles, des petits logiciels téléchargeables présents en force au CES.

Que ce soit pour l’électroménager, pour la voiture, ou pour des appareils orientés vers la santé et mesurant le poids, la tension artérielle ou la glycémie, un grand nombre d’articles présentés au CES vont avec leur application spécifique, permettant d’accéder et d’exploiter les données collectées et stockées sur internet (“dans les nuages”). Beaucoup d’exposants ne sont même venus que pour montrer une de ces applications.

Les propriétaires des deux grands systèmes d’exploitation mobiles, Apple et Google (Android), ont compris depuis longtemps l’importance de créer un “écosystème” d’applications nombreuses et de qualité pour fidéliser leurs clients.

Mais désormais d’autres secteurs s’en inspirent. Les constructeurs automobiles Ford et General Motors ont ainsi annoncé cette semaine le lancement de programmes visant à aider les développeurs à concevoir des applications qui soient compatibles avec leurs véhicules.

“Avant, le divertissement dans la voiture, c’était juste une radio. Aujourd’hui c’est un système partagé entre internet, le smartphone et la voiture” et il y a “beaucoup de création de valeur après la vente des équipements”, souligne Thomas Sonnenrein, directeur marketing de l’équipementier automobile allemand Bosch. “Si on veut contrôler ça, il faut des applications”.