és de Virgin protestent contre la liquidation de leur entreprise, le 9 janvier 2013 à Marseille (Photo : Anne-Christine Poujoulat) |
[13/01/2013 16:51:24] PARIS (AFP) Des acteurs de la distribution, dont le réseau Cultura qui compte 52 magasins en France, étudient l’opportunité d’une reprise partielle ou totale du distributeur de biens culturels Virgin Megastore, qui a déposé le bilan mercredi, selon le Journal du Dimanche (JDD).
“Si les fonds d’investissements semblent bouder le dossier, certains pros de la distribution étudieraient des possibilités de reprise totale ou partielle”, a écrit le journal qui, sans identifier ses sources, ajoute que “ce serait le cas du spécialiste des loisirs créatifs Cultura”.
Ce dernier, a précisé le JDD, n’a pas souhaité faire de commentaires.
Virgin, détenu à 74% par Butler Capital Partners (BCP) et à 20% par Lagardère, “dispose de précieux atouts” malgré son endettement, fait valoir le JDD. Il cite en particulier le bail du magasin parisien emblématique de l’enseigne, sur les Champs-Elysées (20 millions d’euros), les baux des autres magasins (20 millions d’euros) et une trésorerie de 35 millions.
Et la marque Virgin Megastore, pour laquelle BCP serait propriétaire d’une licence perpétuelle, vaudrait elle-même 20 millions d’euros, avance le journal.
Interrogée dimanche sur France 5 au sujet des déclarations de la ministre de la Culture Aurélie Filippetti qui a dénoncé une “concurrence déloyale d’Amazon” pour expliquer les difficultés de la Fnac et de Virgin, la ministre de l’Economie numérique Fleur Pellerin a répondu: “Il y a effectivement une concurrence déloyale par les prix, par l’imposition”.
“Vous avez un certain nombre d’acteurs aujourd’hui, du e-commerce en particulier, qui utilisent le fait que leur siège est situé au Luxembourg ou dans des pays avec une fiscalité qui est plus favorable que la fiscalité française et qui, du coup, proposent des produits qui ne supportent pas le même taux de TVA que la Fnac ou que des acteurs qui sont localisés en France”, a-t-elle relevé.
Au sujet d’une éventuelle responsabilité de Butler Capital dans les déboires de Virgin, Mme Pellerin a relevé qu’outre cette concurrence déloyale, “un actionnaire qui ne transforme pas une entreprise qui vend des biens culturels et qui ne l’adapte pas à l’ère numérique est aussi fautif”.
“C’est une faute de management”, a-t-elle dit, citant la Fnac comme exemple d’une “entreprise qui s’adapte aux nouveaux défis de l’économie numérique”.
Car, a-t-elle souligné, “il ne faut pas diaboliser l’économie numérique. L’économie numérique peut donner un nouveau souffle aux industries créatives, aux industries culturelles”.
Le tribunal de commerce de Paris doit examiner lundi le dossier de cessation de paiement déposé mercredi par Virgin. Il pourrait placer le groupe en redressement judiciaire ou prononcer la liquidation de l’entreprise.