Parisot “réfléchit” à une prolongation de son mandat à la tête du Medef

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ésidente du Medef, le 15 janvier 2013 à Paris (Photo : Francois Guillot)

[15/01/2013 13:51:09] PARIS (AFP) La présidente du Medef, Laurence Parisot, a tenté mardi de justifier sa démarche pour ouvrir la voie à une prolongation de son mandat à la tête de l’organisation patronale, tout en assurant ne pas avoir encore tranché ses propres intentions.

“Je n’ai pas pris au moment où je vous parle ma décision”, a-t-elle déclaré lors de sa conférence de presse mensuelle, alors que des candidats sont déjà en lice pour sa succession et contestent tout changement des règles à l’approche de l’élection.

La patronne des patrons a ajouté réfléchir “à la sollicitation” qu’elle dit avoir reçue de la part de chefs d’entreprise, y compris du CAC 40, et de responsables patronaux qui lui ont, selon elle, “demandé de considérer la possibilité de rester plus longtemps que prévu à la tête du Medef”, “compte tenu des turbulences économiques”.

“J’ai aimé ce que j’ai fait, mais c’est quelque chose qui mérite réflexion”, avait-elle auparavant dit sur France Info.

“Je me prononcerai clairement dans quelque temps, une fois que le comité statutaire sera lui-même en mesure de formuler une recommandation” sur l’éventuelle réforme des règles, qui serait soumise au conseil exécutif de l’organisation puis à une assemblée générale, a-t-elle affirmé.

Elue en 2005 pour un premier mandat de cinq ans puis reconduite en 2010 pour une durée de trois ans, conformément aux statuts actuels de l’organisation, Laurence Parisot doit quitter son poste le 1er juillet.

Mais elle a confirmé mardi avoir saisi le comité statutaire du Medef pour revoir les règles internes. Elle dit avoir “relu” les statuts et avoir relevé “quelque chose de sérieusement bancal”.

En cause, “la possibilité de faire deux mandats, mais le premier dure cinq ans et le deuxième dure trois ans”, ce qui constitue, selon elle, quelque chose de “profondément inégalitaire”, puisqu’un candidat sortant ne fait pas campagne pour la même chose que ses concurrents.

Priée de dire pourquoi elle n’y a pas songé au cours de ses huit années de présidence, elle a admis s’être “déjà posée la question en 2010” mais a estimé qu’il “n’y avait pas de moment particulier qui aurait été mieux que d’autres”. “Il n’était pas question pour moi d’aborder cette question tant que la négociation si importante” sur le marché du travail “n’était pas terminée”, a-t-elle ajouté. Un accord a été trouvé vendredi avec les syndicats sur cette réforme.

Le comité statutaire doit se prononcer “avant tout lancement du processus électoral”, sachant que le successeur de Laurence Parisot doit théoriquement être élu fin juin au terme d’une campagne de deux mois.

Tout en assurant vouloir redéfinir la “mission du Medef” et ne pas en faire un “débat de personnes”, la patronne des patrons a estimé que “pour être efficace” il fallait “de la durée”.

Selon la présidente sortante, un “débat” a eu lieu lundi à ce sujet lors de la réunion du conseil exécutif, et “certains ont formulé quelques remarques”.

Plusieurs responsables se sont élevés contre ce qu’ils considèrent comme un coup de force.

“On ne change pas les règles du jeu cinq mois avant une élection”, a prévenu le président du Groupe des fédérations industrielles (GFI), Pierre Gattaz, qui s’est déclaré candidat lundi.

Un autre candidat, l’ex-médiateur de la sous-traitance Jean-Claude Volot, a dénoncé la démarche “des plus curieuses” de Laurence Parisot