Au technocentre de Renault, la “mauvaise performance des patrons” critiquée

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érence de presse à Rio de Janeiro, le 23 novembre 2012 (Photo : Christophe Simon)

[16/01/2013 10:50:41] GUYANCOURT (Yvelines) (AFP) Des salariés du technocentre de Renault à Guyancourt, dont une majorité de cadres qui travaillent sur la conception des voitures, critiquaient mercredi la “mauvaise performance” des patrons, au lendemain de l’annonce de 7.500 suppressions de postes.

Peu avant 08h00 mercredi matin, des salariés arrivaient sur les parkings enneigés du technocentre avec en tête cette annonce répétée depuis la veille dans les flashs radios.

“On paie la mauvaise performance de nos patrons”, peste un salarié sous couvert d’anonymat. “Il y a un problème de compétitivité chez Renault comme chez Peugeot alors que Volkswagen marche très bien. Nos véhicules ne sont pas au niveau”.

“J’ai appris ça ce matin, je suis un peu surpris”, témoigne José, qui ne souhaite pas donner son nom de famille. “Je ne pensais pas qu’il y aurait 7.500 suppressions de postes, ça paraît énorme. C’est un peu brutal”.

“7.500 suppressions, c’est l’usine de Flins plus la moitié de l’usine de Sandouville”, relève Didier Bouquet, délégué syndical CFDT.

Pour Christophe Delaine, délégué syndical Sud, cette annonce relève de la “manipulation” alors qu’un accord est en discussion entre l’entreprise et les syndicats: “Cette annonce est faite pour créer un choc chez les salariés en leur disant +Renault va très mal+, et mettre la pression sur les syndicats, pour les forcer à signer l’accord”.

Dès le début des négociations, en novembre alors qu’un accord sur la compétitivité était signé en Espagne, la direction avait mis la pression sur les syndicats: pas de fermeture de site si un accord était trouvé avec eux.

Depuis, la direction déroule ses propositions (alignement du temps de travail pour tous les sites, mobilité obligatoire, “mutualisation” d’activités), tout en évoquant la possible venue de partenaires, comme Nissan et Daimler, dans des usines françaises.

“On nous demande de signer un accord sans savoir la stratégie de l’entreprise”, a regretté M. Bouquet.

M. Delaine prévoit de proposer “des actions” aux salariés mais au technocentre, “ce n’est pas une population qui manifeste sa révolte. Soit ils se taisent, soit ils démissionnent”.