Airbus a dépassé ses objectifs en 2012 et se veut optimiste pour 2013

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Airbus (Photo : Remy Gabalda)

[17/01/2013 09:53:16] TOULOUSE (AFP) L’avionneur européen Airbus a cédé en 2012 sa place de numéro un mondial du secteur, mais il a dépassé ses objectifs avec la livraison record de 588 appareils (534 en 2011) et la vente de 833 avions contre 650 prévus, a annoncé jeudi son PDG Fabrice Brégier.

En 2011, il avait enregistré un nombre de commandes sans précédent (1.419).

Sur les 833 commandes nettes (après 81 annulations) engrangées l’an passé, 739 sont des moyen-courriers de la famille A320 dont 478 dans leur version remotorisée (A320neo), 58 sont des long-courriers A330, 27 sont des exemplaires du futur long-courrier A350 et 9 portent sur des superjumbos A380.

“Nous avons dépassé notre objectif tant pour les commandes que les livraisons”, a déclaré Fabrice Brégier, en présentant le bilan d’activité d’Airbus au centre de livraison de l’avionneur près de Toulouse.

Airbus signe toutefois une contreperformance sur son très gros porteur puisqu’il escomptait vendre 30 A380. Ses ambitions ont été contrariées par la découverte de micro-fissures sur la nervure des ailes qui a refroidi les acheteurs potentiels.

Fabrice Brégier estime que ce problème est désormais “résolu” et table sur 25 commandes et autant de livraisons en 2013.

Tous modèles confondus, l’avionneur vise cette année 700 commandes brutes (avant annulations) et plus de 600 livraisons.

L’avionneur a par ailleurs indiqué avoir augmenté ses effectifs de 7.000 personnes en deux ans en recrutant 10.000 personnes en 2011-2012 pour 3.000 départs naturels.

Il espère également effectuer le premier vol de son A350 “fin juin, début juillet”. “Nous avons fait des progrès raisonnables mais je resterai prudent jusqu’à la fin”, au-delà de la première livraison, a insisté M. Brégier, rappelant les problèmes rencontrés lors de l’industrialisation de l’A380 qui avaient entraîné retard et surcoûts.

Il a souligné que sur le projet A350, le réalisme était de mise et non l’optimisme ou le pessimisme.

“Je suis très humble. Nombre de risques (pour la réussite du programme) sont derrière nous mais je m’intéresse à ce qu’il y a devant nous”, a-t-il ajouté.

Interrogé sur la perte de la place de numéro 1 mondial au profit de son rival américain Boeing après une décennie de règne en terme de commandes, Fabrice Brégier a assuré qu’il n’était pas déçu.

“Quand on fait mieux que prévu, on peut être satisfait. Quand on voit qu’on est toujours leader sur le marché des Neo (moyen-courriers remotorisés), on peut être satisfait”, a-t-il ajouté, soulignant que l’enjeu était surtout de croître tout en étant rentable.

“On fait attention aux prix”, a-t-il insisté, allusion à la politique de rabais courante dans le secteur aéronautique.

En 2012, Airbus détenait 41% de parts de marché contre 64% revendiqué en 2011. Mais il se flatte de faire la course en tête sur le segment des moyen-courriers remotorisés.

Airbus a ainsi indiqué avoir vendu 1.734 A320neo entre le lancement du programme fin 2010 et fin 2012. Boeing a lui vendu un total de 1.064 737 MAX entre l’été 2011 et fin 2012. Neo doit être commercialisé fin 2015, deux ans avant le Max.

“Nous nous sommes lancés plus tôt avec un bon produit, avec deux choix pour les moteurs. Si on fait bien notre travail et c’est bien mon intention, c’est un avantage énorme”, a également commenté M. Brégier, soulignant que Boeing aurait pu lui aussi disposer d’un tel avantage avec son 787 lancé avant l’A350 s’il ne rencontrait pas une série de défaillances.

Le 787 est cloué au sol au Japon et aux Etats-Unis depuis mercredi en raison de problèmes électriques.