Dans sa réaction à l’incendie du mausolée de Sidi Bou Saïd, dans la soirée du 12 janvier dernier, la directrice générale de l’Unesco, Irina Bokova, a “appelé les autorités tunisiennes à prendre des mesures urgentes pour protéger les sites du patrimoine représentant la richesse culturelle et historique du pays contre toute attaque visant leur intégrité”.
Condamnant “la profanation et l’incendie du mausolée dédié au Saint et Savant soufi, Sidi Bou Saïd, qui a donné son nom au village dominant le golfe de Tunis et Carthage”, la directrice générale de l’Unesco a rappelé “l’importance de coordonner les actions de protection et de préservation des sites du patrimoine avec les organisations de la société civile pour permettre aux générations futures de sauvegarder cet héritage inestimable”, lit-on dans un communiqué de l’organisation onusienne.
Mme Bokova affirme que “l’Unesco se tient à la disposition des autorités tunisiennes pour fournir toute assistance nécessaire à la réhabilitation et à la restauration des biens culturels et des sites qui auraient subi des dommages”.
L’incendie de ce lieu symbolique datant du XIIIème siècle, a-t-elle relevé, “marque une étape supplémentaire dans la campagne de destruction de monuments appartenant au patrimoine culturel et à l’histoire de la Tunisie”. Cette “destruction tragique porte atteinte non seulement au patrimoine spirituel et historique du pays mais aussi aux valeurs de tolérance et de respect de la société tunisienne pour les différentes croyances et la diversité culturelle”.
A noter qu’une enquête est toujours en cours pour déterminer les causes de cet incendie. Selon certaines sources, la piste d’un court-circuit n’est pas écartée.
Pour rappel, cet incident intervient suite à plusieurs autres agressions perpétrées contre des mausolées et zaouias de saints marabouts depuis le 14 janvier 2011: le mausolée de “Saida Manoubia” à la Manouba, le mausolée de Sidi Abdelaziz dans la banlieue de la Marsa, la Zaouia “Sidi Ali El Hachani” à Menzel Abderrahmane (gouvernorat de Bizerte) et la Zaouia de “Sidi Abdallah Ghribi” (Sidi Bouzid).
WMC/TAP