«Notre bataille pour la sauvegarde de notre économie n’est pas encore gagnée, elle est encore plus difficile au vu des maux dont souffre encore aujourd’hui le pays. La situation de notre économie est encore vulnérable, d’où notre responsabilité à tous de mener ensemble la bataille de l’emploi, mais il n’y a pas d’emploi sans investissements et pas d’investissements sans stabilité, paix et conditions sécuritaires rassurantes», a déclaré Wided Bouchamaoui, présidente partante de l’UTICA jeudi 17 janvier, à l’ouverture du congrès électif ordinaire de l’UTICA.
Lorsque le peuple a mené sa révolution, il a appelé à mettre fin au chômage et non pas à la destruction du tissu entrepreneurial ou productif du pays, a-t-elle ajouté en appelant à un redressement rapide de la situation pour permettre à l’économie de reprendre sa dynamique. Wided Bouchamaoui, qui a discouru devant les membres du gouvernement, un parterre de journalistes et de représentants de la société civile et des médias, a tenu à rappeler au chef du gouvernement invité à ouvrir officiellement le congrès l’importance de mettre fin aux exactions à l’encontre des hommes d’affaires et particulièrement ceux interdits de voyage: «Est-il normal de priver des hommes d’affaires pendant deux ans de circulation, de laisser leurs affaires péricliter alors qu’il aurait fallu rapidement statuer dans les affaires en cours pour que les parties mises en causes soient innocentées ou jugées dans des procès équitables»?
Wided Bouchamoui s’est voulu rassurante, tout en précisant que l’UTICA n’est pas et ne sera pas un champ de bataille pour des guerres partisanes: «Nous nous tenons à la même distance de tous les partis politiques mais cela ne veut pas dire que nous ne sommes pas concernés par la chose politique dans notre pays. Car tout ce qui se rapporte aux politiques économiques et sociales nous concerne, et nous tenons à être des parties prenantes dans la prise de décisions».
La présidente partante n’a pas manqué à rendre hommage à ses prédécesseurs dont Hédi Djilani, «pour tous les efforts qu’il a déployés lors de ses différents mandats à la tête de l’UTICA, tout comme elle n’a pas manqué de citer Hamadi Ben Sédrine et feu Ferjani Belhaj Ammar.
Hamadi Jebali, chef du gouvernement, a pour sa part assuré l’UTICA de son soutien et de l’importance des relations d’échanges et de partenariats entre son gouvernement et le patronat. «Le gouvernement a tenu depuis son investiture à encourager le dialogue entre les différents partenaires sociaux et politiques pour garantir un climat de sérénité et de stabilité sociale … La plus grande illustration de cette démarche a été la récente signature du contrat social entre le gouvernement et les partenaires sociaux».
Le chef du gouvernement a appelé tous les acteurs économiques et politiques et les composantes de la société civile en Tunisie à œuvrer pour le respect de la suprématie de la loi, le respect des biens et des personnes et la lutte contre les réseaux de contrebande et le commerce parallèle. Il a exprimé de voir la promulgation, prochainement, du Code des investissements ainsi que la mise en place d’une nouvelle législation sur la fiscalité et les marchés publics introduire un nouveau souffle au niveau des acteurs économiques. «Nous comptons également faire en sorte que les grands projets profitent aux investisseurs domestiques et représentent un saut quantitatif qui inciterait les hommes d’affaires à investir plus et à mieux participer à la dynamique de développement du pays».
L’allocution d’ouverture prononcée par Hamadi Jebali s’est voulue conciliante et rassurante pour une communauté d’opérateurs privés fragilisés depuis la chute de l’ancien régime par des campagnes médiatiques et partisanes qui les ont fait passé pour des corrompus et des malhonnêtes.
Le 15ème congrès de la Centrale devrait ouvrir une nouvelle page dans l’histoire de l’UTICA à condition que le leadership économique évite les calculs mesquins et s’engage dans la construction plutôt que dans la destruction…
Jeudi 17, près de 180 personnes se sont portées candidates au bureau exécutif, parmi eux, il y en a qui retireront leurs candidatures, d’autres seraient peut-être inéligibles mais ça serait à la commission d’organisation et de supervision du congrès d’en décider.
En attendant, et malgré la tentative d’une délégation de scissionnistes sfaxiens de mettre le feu aux poudres et les débats entre congressistes qui tournent aux règlements de compte, osons espérer que ce premier congrès postrévolutionnaire aboutira à un nouveau bureau représentatif qui sera accepté par tous les congressistes.
Un nouveau bureau qui sera composé de 31 membres, conformément au nouveau statut de l’organisation patronale adopté lors de son congrès extraordinaire, tenu le 17 décembre 2012.