[18/01/2013 08:52:56] PARIS (AFP) Assez de porter le même parfum que des centaines de milliers d’inconnus? Envie d’une fragrance qui vous ressemble et sorte des sentiers battus? C’est la promesse de quelques parfumeries de niche, spécialisées dans le “sur-mesure”.
Chez Nose, ouvert il y a moins d’un an dans le très branché quartier Montorgueil, à Paris (IIe arrondissement), pas de trace de flacons des grandes marques qui trônent d’habitude dans les magasins franchisés. Ici, on privilégie essences rares et complicité entre parfumeurs et parfumés.
En guise d’entrée en matière, le client se voit proposer un “diagnostic olfactif”: quel parfum portez-vous, lesquels avez-vous déjà porté? Fleuries, orientales, boisées, quelles sont vos notes préférées?…
A partir de ce questionnaire, à compléter dans la boutique ou en ligne, Nose formulera cinq suggestions de parfums parmi quelque 300 références.
Tina Queralt, une cliente venue chercher le Graal des senteurs, est bluffée: les parfums qu’on lui propose collent remarquablement à ses goûts . “Ravie” de l’expérience, elle repart avec “Aqua universalis”, de la Maison Francis Kurkdjian, aux effluves d’agrumes, de musc et de fleurs blanches.
Un petit luxe qui a son prix. Les fragrances proposées par Nose tournent autour de 100 euros en moyenne, contre une fourchette de 30 à 90 euros dans une chaîne classique de parfumeries.
Mark Buxton, parfumeur depuis 20 ans, fait partie de la petite équipe qui a monté “Nose”. Il y a deux ans, il a quitté ce qu’il appelle “l’industrie” et a lancé sa propre ligne, l’une des 30 marques en vente dans la boutique.
Huiles naturelles
Quand les grands groupes développent un nouveau parfum, explique-t-il, ces derniers commandent à leur “nez” une idée générale de ce à quoi le résultat final devrait ressembler, ainsi qu’une limite tarifaire qui restreint le champ des possibles.
Rien de tout cela sur le marché des produits de niche, qui, délivrés des contraintes de coût, contiennent souvent plus d’huiles naturelles et de senteurs synthétiques supérieures.
“En général, ces parfums se diffusent bien et tiennent longtemps sur la peau, ce qui est la marque d’ingrédients de qualité”, explique-t-il.
Surfant sur le succès de ces parfums “couture”, le magasin new-yorkais Le Labo a récemment ouvert une filiale à Paris, offrant sa propre gramme d’huiles essentielles qui ne seront mélangées à leur base alcool qu’une fois le parfum vendu. La maison italienne Acqua di Parma s’est également offert une boutique parisienne.
Jovoy, autre temple de la parfumerie dédié aux fragrances rares, a ouvert sa deuxième enseigne en 2012. “Nous vendons de la passion. Vous ne verrez pas beaucoup de packaging ici. Nous voulons laisser le client voir la promesse du contenu”, explique son propriétaire, François Henin.
Une relation clientèle “à l’ancienne” et un marketing a minima qui contrastent avec les grands réseaux de distribution et l’association des grandes marques avec des célébrités. Comme, tout récemment, Brad Pitt et Chanel n°5.