Le dernier tronçon de l’A89, entre Bordeaux et Lyon, inauguré en grande pompe

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ère plan le Puy de Dôme, le 10 janvier 2006 (Photo : Thierry Zoccolan)

[19/01/2013 14:29:43] TUNNEL DE VIOLAY (Loire) (AFP) “Autoroute des Présidents”, “désenclavement”, “chantier pharaonique” et “prouesse technologique”: samedi matin dans le tunnel de Violay (Loire), il n’y avait pas assez de superlatifs pour qualifier l’A89, première autoroute transversale en France entre Bordeaux et Lyon, dont on inaugurait le dernier tronçon.

Pas moins de trente années auront été nécessaires pour voir la réalisation de l’A89 reliant l’Atlantique à l’arc alpin et qui doit beaucoup à la volonté de deux Corréziens: Jacques Chirac, alors président de la République et François Hollande alors président du conseil général de Corrèze.

“C’est une journée historique”, s’est enflammé Pierre Coppey, président de Vinci Autoroutes, à la fois concepteur, constructeur et concessionnaire de cette A89 qui joint désormais Bordeaux à la périphérie de Lyon. Soit 500 km et un peu plus de 5 heures.

“Une opération d’infrastructure exemplaire”, a renchéri Frédéric Cuvillier ministre des Transports, qui a fait part de son “émotion” et de son “plaisir” d’être là pour couper le ruban de ce “chantier atypique à haute valeur technologique”.

Reliant Balbigny (Loire) à La Tour de Salvagny (Rhône), ce dernier tronçon de 53 kilomètres a été inauguré samedi matin en présence de tous les élus et officiels de la région, de Gérard Collomb, président PS de l’agglomération lyonnaise, à Véronique Chaverot, la maire de Violay, 1600 habitants, dont la commune se situe juste au dessus du tunnel.

Il a nécessité à lui seul 108 ouvrages d’art, 8 viaducs, trois tunnels, soit 16 millions de m3 de terrassement pour un investissement de 1,5 milliard d’euros pour les Autoroutes du sud de la France (ASF).

Même les écologistes y sont allés de leur petite note de satisfaction. Tout en réitérant leur opposition aux lourdes infrastructures routières, ils se sont félicités du dialogue avec le constructeur/concessionnaire qui leur a permis de défendre la très riche biodiversité locale. Ainsi les écrevisses à pattes blanches ont retrouvé leur milieu naturel et les chauves-souris se sont vu dédier des galeries artificielles.

Le tracé de l’autoroute a aussi fait l’objet de très nombreux débats et échanges, car la région traversée est faite d’une chaîne volcanique très ancienne et de zones boisées, montagneuses, agricoles et “écologiquement fragiles”.

Pour le ministre, qui se félicite de cet “aboutissement au terme d’un très long processus”, “c’est une superbe réalisation et l’illustration de la haute technologie et du respect de l’environnement.”

Une ombre au tableau

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autoroute A89, le 10 janvier 2006 (Photo : Thierry Zoccolan)

La seule ombre au tableau reste que l’A89 n’arrive précisément pas jusqu’à Lyon, les 17 derniers kilomètres reliant La Tour de Salvagny à Lyon n’ayant pu être construits faute d’un accord sur le tracé.

Une réunion s’est tenue samedi matin, “dans un climat nouveau de confiance”, selon le ministre, avant l’inauguration, à la préfecture de région à Lyon avec tous les interlocuteurs concernés.

Les choses pourraient rapidement avancer en raison de la volonté affichée de tous les élus de trouver une solution pour éviter l’engorgement de Lyon et du tunnel de Fourvière complètement saturé.

“Nous avons décidé de présenter un schéma global qui comprendra le contournement de Lyon et le raccordement à l’A6”, a indiqué M. Collomb.

Le ministre a d’ailleurs reconnu qu’il fallait “régler dans le court terme la réalisation de ce petit tronçon (6 kilomètres pour le raccordement à l’A6, ndlr) qui ne peut pas être dissocié d’une vision à plus long terme sur le contournement global de l’agglomération lyonnaise, car c’est aussi une façon de faire respirer la métropole”.

Frédéric Cuvillier a ajouté que le “partenariat avec les concessions” était “intéressant” et qu’il était “une solution”, même si ce n’était “pas la seule solution”.

Dans un discours émouvant et souvent très drôle, Véronique Chaverot, maire de Violay, a exhorté les élus à s’entendre sur un tracé pour qu’enfin on puisse parler de l’autoroute “Bordeaux-Violay-Genève”.

Une petite centaine de personnes, notamment des agriculteurs de la FDSEA, ont manifesté sans incidents, samedi matin à Balbigny, selon les gendarmes.