Open Sigma 2013 (nouvelle formule) : Comment favoriser l’essor de l’industrie des médias et de la communication en Tunisie?

Par : Tallel

hassen-zargouni-sigma-130-9.jpgA quelques jours de la tenue de l’édition 2013 de l’Open SIGMA, ayant pour thème “Quelles nouveautés, quelle valeur ajoutée et quel impact attendus de ce rendez-vous désormais traditionnel ?“, M. Hassen Zargouni, fondateur-directeur général SIGMA, a accepté de nous donner un avant-goût de cet événement. Sachant qu’Open Sigma a opté pour cette édition le format “tables rondes“ qui, selon M. Zargouni, est à même de coller à la réalité du secteur.

WMC : A la lecture du programme de l’Open SIGMA de cette année, on a constaté un changement radical du format auquel vous nous avez habitués. Qu’est-ce qui se passe?

Hassen Zargouni : Dans les éditions précédentes, après l’évaluation des médias en termes d’audience et les performances publicitaires des différents secteurs, annonceurs et agences de communication dans la région du Maghreb avec un focus sur le paysage médiatique et publicitaire tunisien, on avait l’habitude, en effet, d’inviter des conférenciers afin de nous présenter des innovations médias et hors médias, notamment à travers les nouvelles technologiques et l’optimisation de l’usage de la convergence des médias afin de donner le plein potentiel aux campagnes de communication d’atteindre leurs objectifs. Dans cette édition de 2013, on a opté pour le format tables rondes avec des experts sur des thématiques qui nous ont semblé d’actualité telles que la régulation des médias, la production TV, l’éthique en communication et la créativité publicitaire. L’objectif étant de proposer des idées à même de favoriser l’essor de l’industrie des médias et de la communication en Tunisie, conformément à la nouvelle donne politique et sociale que vit actuellement le pays.

A propos de ce dernier point, vous annoncez dans votre programme le traitement de la question de la créativité publicitaire en démocratie, entre liberté et responsabilité. Quel est le fond du problème au juste?

Toutes les études montrent que la création publicitaire est souveraine, c’est-à-dire une bonne créa fait un impact fort auprès de sa cible sans forcément un grand matraquage médiatique. Nos estimations indiquent que plus de 60% de la mémorisation publicitaire est générée par la qualité de la créa et non la fréquence de diffusion dans les médias alors qu’en moyenne une production publicitaire représente entre 10 et 15% des dépenses pour une campagne de communication, parfois bien moins ! Or, pour qu’une créa fasse mouche, pour qu’elle atteigne sa cible et porte le message souhaité par l’annonceur, les directeurs artistiques, créatifs et de production dans les agences de communication se nourrissent de la liberté d’imagination, qui se traduit par la suite par une proposition publicitaire la plus singulière, la plus marquante, celle qui titille l’esprit et l’émotion pour assurer l’impact publicitaire. Qui dit liberté dit responsabilité. La question qui est posée est la marge de manœuvre actuelle du publicitaire, dans une société qui bouge, dans une Tunisie qui change.

Jusqu’où le créatif publicitaire doit-il composer aujourd’hui avec la nouvelle donne politique et sociétale tunisienne ?

Des publicitaires et des spécialistes internationaux de la régulation professionnelle publicitaire apporteront leurs réponses à ces questions lors d’une des tables rondes prévues à l’Open SIGMA.

En plus de la communication, vous vous attaquez au sujet de la régulation des médias. Qu’en est-il au juste?

Des experts nationaux et des représentants de la Haute Autorité de la Communication et de l’Audiovisuel débattront lors de cette édition de la question «Pourquoi et comment réguler les médias?» pour donner une certaine stabilité au système médias en Tunisie à l’instar des secteurs des télécoms avec l’Instance nationale tunisienne des télécommunications (INT) ou encore le Conseil du marché financier (CMF) pour le secteur financier.

En démocratie, la régulation ne se restreint pas à un contrôle/censure par l’Etat des médias, mais à respecter certaines règles de déontologie, le pluralisme et la garantie du bon fonctionnement du secteur en fonction de la stratégie globale et consensuelle choisie par les pouvoirs publics.

Les professeurs Hizaoui, Najjar et Chouikha notamment, nous éclaireront sur ces questions d’une extrême actualité et acuité en Tunisie post 14 janvier. L’expérience marocaine serait d’un grand intérêt aussi…

Toujours dans votre programme, la problématique de la production TV privée est soulevée, pouvez-vous nous en dire plus?

La table ronde dédiée à cette thématique s’essayera de répondre aux questions suivantes : Quelles sont les conditions d’émergence d’un marché de la production TV privée en Tunisie sain et durable? Rôle des commandes des télédiffuseurs publics pour dynamiser ce marché? Quelles incitations dans le nouveau Code des investissements qui permettent le développement de ce marché? Quelles formations initiales et continues pour devenir producteur TV? Les chaînes privées actuelles jouent-elles leur rôle afin de promouvoir des talents indépendants dans le domaine de la production TV?

Des producteurs TV jeunes et moins jeunes ont été conviés lors de l’édition 2013 de l’Open Sigma afin d’apporter leur contribution au débat sur cette question, mais aussi des télédiffuseurs qui ne manqueront pas d’émettre leur avis sur ce sujet.

Le mot de la fin?

Depuis sa fondation en 1998, SIGMA s’est imposé dans la région d’Afrique du Nord comme l’acteur leader dans les études marketing, médias et opinions grâce notamment à la qualité de ses analyses et de ses recommandations, la capacité d’adapter les méthodologies en fonction de la problématique posée et la qualité des équipes mises à disposition. Cette stratégie orientée client a été très vite porteuse.

Fort de ce pas en avant, l’organisation d’événements, tel que l’Open SIGMA, est une responsabilité en vers le secteur et un devoir de contribution à la réflexion pour se hisser aux standards internationaux.

Qu’on soit dans le secteur des médias, de la communication, annonceur, universitaire, curieux de ce monde qui bouge, nous vous donnons rendez-vous samedi 26 janvier 2013 à l’hôtel Acropole aux Berges du Lac de Tunis à partir de 9 heures pour enrichir un débat ouvert et constructif et dont la portée est forcément stratégique pour un pays comme la Tunisie nouvelle.

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