ût 212 (Photo : Kirill Kudryavtsev) |
[22/01/2013 10:53:37] MOSCOU (AFP) Les ventes de voitures devraient atteindre un nouveau record cette année en Russie, sans connaître une croissance aussi impressionnante qu’en 2012, estime le cabinet PwC dans une étude présentée mardi.
“Après des années de très forte volatilité, le marché montre des signes de stabilisation”, a jugé Stanley Root, spécialiste du secteur automobile auprès de PricewaterhouseCoopers.
“C’est un signe positif (…). La croissance se poursuit, la tendance est bonne”, a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse à Moscou.
PwC prévoit en 2013 une croissance de 5% du marché et des ventes atteignant 2,9 millions d’unités.
En 2012, selon les estimations du cabinet, 2,76 millions de véhicules ont été vendus par les concessionnaires en Russie, soit 10% de plus qu’en 2011.
L’Association des affaires européennes (AEB), qui fait référence pour le secteur en Russie et utilise un mode de calcul légèrement différent, avait elle chiffré la semaine dernière les ventes de l’an dernier à 2,93 millions d’unités, en croissance de 11%.
Dans les deux cas, le marché russe a atteint un niveau record et dépassé son niveau de 2008, qui avait été suivi d’un effondrement (-49% en 2009), puis d’un rebond plus lent (+30% en 2010, +39% en 2011).
Il a aussi résisté au marasme qu’ont subi les constructeurs en Europe.
Pour PwC, le marché devrait rester porté par la croissance de l’économie russe, mais aussi de la Chine, et l’augmentation de la production de véhicules de marques étrangères sur le territoire russe.
Le cabinet estime ainsi que les ventes de véhicules de marque russe devraient rester stables à 580.000 exemplaires, tandis que celles de marques étrangères produites en Russie devraient bondir de 9% (1,3 million) et les importations augmenter de 3% (990.000).
En revanche, il juge que la croissance du marché est freiné par le coût élevé de l’achat et de l’entretien d’une automobile en Russie, et par la crise économique en Europe.
Mais selon PwC, cette “stabilisation constitue une base que le marché russe continue de croître de manière solide”.
Les ventes, après avoir vu leur taux de croissance en glissement annuel diminuer progressivement depuis le courant de l’année 2011, se sont quasiment stabilisées ces derniers mois, ce qui fait craindre à certains observateurs, comme l’AEB, une croissance quasi nulle cette année.
Selon les spécialistes, les concessionnaires se retrouvent actuellement avec des stocks très importants à écouler en raison de l’affaiblissement de la demande en fin d’année 2012.
“La situation actuelle est difficile. Il y aura peut être une petite correction en fin d’année mais ensuite le marché va recommencer à croître”, a jugé Stanley Root.
A plus long terme, PwC voit les ventes augmenter progressivement pour atteindre près de 3,5 millions d’unités en 2020 et environ 3,75 millions en 2025, niveau qui constituerait selon le cabinet un plafond.
Renault-Nissan, qui a signé en décembre la prise de contrôle du premier constructeur russe, Avtovaz, prévoit de voir les ventes passer à plus de quatre millions d’ici à 2020, ce qui en ferait le premier marché en Europe devant l’Allemagne.
Il vise pour les trois marques (Renault, Nissan et Lada) environ 40% de part de marché d’ici à 2016.
Selon PwC, le parc automobile russe représente actuellement environ 36 millions de véhicules, dont la moitié sont en circulation depuis plus de 15 ans.