Le Portugal et l’Irlande demandent l’aide de l’UE pour revenir sur les marchés

[22/01/2013 11:14:43] LISBONNE (AFP) Le Portugal et l’Irlande, sous assistance financière, veulent un allongement des prêts accordés par leurs créanciers internationaux afin de favoriser leur retour sur les marchés financiers, ont indiqué leurs ministres des Finances lundi et mardi.

Le ministre portugais, Vitor Gaspar, a indiqué avoir fait cette demande lundi lors de la réunion de l’Eurogroupe à Bruxelles.

La capacité du pays à exécuter le programme d’aide financière lui permet aujourd’hui d’être “prêt à lancer des émissions” de dette, a déclaré M. Gaspar à l’issue de la réunion, selon des propos rapportés par les médias portugais.

Toutefois le retour sur le marché obligataire “est plus difficile pour le Portugal dans la mesure où le pays fait face à une concentration d’échéances très importantes en 2014, 2015 et 2016”, a-t-il expliqué.

“Il est par conséquent important pour nous de pouvoir compter sur le soutien de nos partenaires européens afin de diluer et différer ces échéances dans le temps”, a-t-il ajouté.

Son homologue irlandais Michael Noonan, qui préside pour six mois les réunions des ministres des Finances des 27, a indiqué mardi que son pays se joignait à cette demande.

“Quand le dernier accord concernant la Grèce a été trouvé avant Noël, il y a eu un allongement des maturités des prêts” accordés au pays par le FESF, le pare-feu provisoire de la zone euro, a rappelé M. Noonan. “A l’époque, (le président de l’Eurogroupe) Jean-Claude Juncker a dit que cela pourrait s’appliquer aussi à l’Irlande et au Portugal”, a-t-il souligné.

Lisbonne a proposé à Dublin de faire une démarche commune, a indiqué M. Noonan. Il a expliqué que les 17 étaient d’accord, mais qu’il fallait aussi celui des 10 autres membres de l’UE car l’Irlande et le Portugal ont bénéficié de prêts du Fonds de secours de l’UE, le FESM.

“Cela nous permettrait de faire des économies sur le coût du service de la dette, améliorerait la soutenabilité de la dette en général et rendrait les marchés plus enclins à nous prêter à des taux d’intérêt plus bas”, a expliqué M. Noonan.

L’Irlande, qui veut sortir dès cette année du programme d’aide international (UE-BCE-FMI) de 85 milliards d’euros dans lequel elle est entrée fin 2010, a fait d’un accord sur sa dette une priorité de sa présidence trimestrielle de l’UE.

Le Portugal a obtenu en mai 2011 un prêt de 78 milliards d’euros de l’Union européenne et du Fonds monétaire international en échange d’un vaste programme de rigueur et de réformes afin d’assainir ses finances et relancer son économie.

Le Premier ministre portugais, Pedro Passos Coelho, avait affirmé vendredi que le Portugal était sur le point de surmonter la situation d’urgence financière dans laquelle il se trouvait depuis la demande d’aide internationale.

La confiance de M. Passos Coelho faisait suite notamment au succès d’une émission de dette à court terme et après que l’agence portugaise de la dette a indiqué que, si les conditions du marché le permettaient, elle fera dès cette année son premier emprunt à moyen ou long terme depuis le sauvetage du pays.

Mardi, Standard & Poor’s a estimé que les conditions de financement du Portugal “se sont améliorées” depuis la demande d’aide internationale, mais estime que “la confiance reste fragile”. L’agence de notation a maintenu la notation du Portugal dans la catégorie des investissements spéculatifs (“BB”), en raison d’incertitudes sur ses perspectives de croissance.