France : le marché de la fleur résiste à la crise en se développant sur internet

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oeillets (Photo : Said Khatib)

[23/01/2013 14:07:38] PARIS (AFP) Le marché de la distribution de fleurs en France apparaît moins touché par la crise que d’autres secteurs, puisque malgré un léger recul en valeur, les volumes de commandes continuent de progresser chez les professionnels du secteur, notamment grâce à internet.

Chez Florajet, qui regroupe 5.700 fleuristes en France, le chiffre d’affaires 2012 s’établit à 31,5 millions contre 28,5 millions l’an dernier.

Interflora, leader du marché, a enregistré des ventes en hausse de 2,5% sur l’année, à 106 millions d’euros, avec des ordres de commandes en progression du même ordre, explique sa présidente, Josiane Coupry.

En 2012, les 12.000 fleuristes français ont réalisé un chiffre d’affaires de 1,7 milliard d’euros, dont 1,2 milliard pour les végétaux d’intérieur (bouquets et fleurs en pot) et 459 millions d’euros pour le funéraire.

“La fleur, c’est le marché anti-crise par excellence”, affirme-t-on chez Monceau Fleur. “C’est un marché qui se tient plutôt bien, malgré la crise”, renchérit FranceAgrimer.

Selon une étude Xerfi de janvier 2012, la consommation de végétaux en France devrait continuer à progresser d’environ 0,5%, mais avec tout de même un ralentissement. Cela sera “sa plus faible croissance depuis près de 10 ans”.

“Le marché reste stable et résistant en volume”, affirme Alexandre Arnaud, directeur marketing chez Florajet.

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Des lupins (Photo : Ben Stansall)

“Malgré la restriction du pouvoir d’achat, la fleur reste +LE+ cadeau. Moins chères, elles tendent même à se substituer à d’autres présents, par exemple à Noël. C’est une façon de marquer le coup tout en ne pesant pas trop sur le budget”, ajoute-il.

Malgré tout, la baisse du pouvoir d’achat a eu pour conséquence de faire baisser le panier moyen d’environ 3% l’an dernier. Aujourd’hui, ce dernier s’élève à 41,5 euros par commande chez Florajet et à 47 euros chez Interflora.

Plantes en pot ou seules

La crise a en effet modifié le comportement des consommateurs. Ainsi, selon une enquête de l’interprofession réalisée auprès de 600 fleuristes, environ 80% des clients demandent désormais des bouquets moins gros pour faire baisser la facture.

De la même façon, les plantes en pot ou seules sont davantage offertes au détriment des compositions florales. Par ailleurs, une tendance à faire des économies sur les accessoires comme les vases est également constatée.

Néanmoins, certaines fêtes restent incontournables pour les fleuristes. Lors de la fête des mères 2012, Florajet a écoulé 100.000 bouquets en deux jours. Chez Interflora, cette fête représente 13,5% du volume des ventes de l’année.

Les anniversaires et cérémonies (mariage, obsèques…) donnent également lieu à des pics de consommation.

La typologie du consommateur reste, elle, sensiblement la même: homme ou femme entre 35 et 55 ans. La fleur préférée des Français restant la rose, devant le lys et les tulipes.

En revanche, les habitudes de consommation ont elles évolué, internet jouant désormais le rôle de relais de croissance pour le secteur, constatent les professionnels.

En 2012, 55% des commandes de fleurs chez Florajet l’ont été via internet, “ce qui représente une inversion de tendance complète par rapport à 2008”, indique Alexandre Arnaud.

Même constat chez Interflora où internet représente désormais 60% du chiffre d’affaires.

Dans cette optique, les deux distributeurs ont lancé de nouveaux services liés aux nouvelles technologies, comme le “drive” piéton de fleurs, permettant de commander ses bouquets sur internet avant de passer les prendre en magasin.

Seul problème: internet tend à réduire les paniers moyens d’environ 10 euros par rapport aux commandes en magasin, ce qui pourrait faire baisser d’autant les recettes pour les réseaux de fleuristes.