Russie : croissance de 3,5% en 2012, selon Medvedev

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économique mondial à Davos, en Suisse, le 23 janvier 2013 (Photo : Johannes Eisele)

[23/01/2013 16:10:49] DAVOS (Suisse) (AFP) La Russie a enregistré une croissance de son Produit intérieur brut de 3,5% l’an dernier mais compte atteindre désormais au moins 5% par an, a déclaré mercredi le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, à Davos (est de la Suisse) devant le Forum économique mondial (WEF).

“Si vous regardez la situation générale en termes macroéconomiques en Russie, c’est plutôt stable, la croissance l’an dernier a atteint 3,5% et l’inflation 6,6%”, a déclaré le Premier ministre russe, lors d’un discours devant un parterre d’hommes d’affaires et de responsables politiques.

“Nous devons être ambitieux dans nos objectifs (…) et afin d’atteindre au moins 5% par an, nous avons besoin d’une croissance d’environ 10% des investissements pendant au moins quelques années”, a-t-il ajouté.

La Russie, dont l’économie repose essentiellement sur la production de pétrole et de gaz, a été violemment frappée par la crise en 2008-2009 avant de renouer avec la croissance.

Son produit intérieur brut a augmenté de 4,3% en 2011 mais son rythme de croisière a nettement ralenti depuis, en partie en raison d’une récolte médiocre de céréales cet été qui a entraîné une hausse des prix.

Autre signe du ralentissement de l’activité, la production industrielle a progressé de seulement 2,6% l’an dernier contre 4,7% en 2011, un chiffre bien en deçà des prévisions du gouvernement, selon des statistiques officielles publiées mercredi.

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ésident russe Vladimir Poutine dans sa résidence de Novo-Ogaryovo, près de Moscou, le 23 janvier 2013 (Photo : Mikhail Klimentyev)

Le président russe, Vladimir Poutine, a récemment fait part de son “inquiétude” face au coup de frein actuel et évoqué de possibles mesures de relance budgétaire ou monétaire.

De son côté, le Fonds monétaire international a estimé mercredi à Moscou, à l’issue d’une courte mission dans la capitale russe, la croissance du pays à 3,6% en 2012 et prévoit 3,7% cette année.

“La croissance est inférieure à celle que la Russie enregistrait avant la crise économique (de 2008-2009, ndlr) et certains signes montrent que l’économie croît à son rythme maximal”, a averti Antonio Spilimbergo, chef de la mission du FMI en Russie lors d’une conférence de presse.

Selon l’économiste, le taux de chômage a en effet atteint un niveau historiquement bas (5,4% en novembre) et le taux d’utilisation des capacités de production est proche de son maximum, d’où une faible marge de progression.

Pour pouvoir croître plus rapidement, le FMI estime que le gouvernement russe doit “accélérer” ses projets de privatisation et des réformes structurelles afin d’attirer les investissements.

La Russie, qui assure cette année la présidence du G20 et a intégré en août l’Organisation mondiale du commerce, a besoin, selon le FMI, d’investissements massifs pour augmenter ses capacités de production.

“Nous avons des objectifs très ambitieux en termes d’investissements: augmenter leur volume de 20% à 25% du PIB, augmenter les investissements dans les transports, dans les infrastructures liées à l’énergie… Et les investissements directs étrangers sont un instrument pour atteindre cet objectif”, a souligné Dmitri Medvedev.

Le chef du gouvernement a reconnu que la Russie souffrait d’un problème d’image sur la scène internationale.

Le pays subit de manière importante une fuite massive de capitaux, un indicateur très suivi dans les milieux économiques qui y voient un signe de mauvais climat des affaires.

M. Medvedev a assuré que la “première priorité” de son gouvernement était “d’améliorer l’efficacité des organismes publics”.

“Nous ne sommes pas intéressés par des prix de l’énergie excessivement élevés parce qu’ils pénalisent l’expansion de l’économie mondiale et de l’économie russe”, a-t-il par ailleurs affirmé.

La Russie, un des premiers producteurs d’or noir de la planète avec l’Arabie Saoudite, tire la moitié des revenus de son budget fédéral du pétrole.

Le pays est parvenu à boucler son budget 2012 à l’équilibre, mais enregistre un déficit de plus de 10% hors revenus liés aux hydrocarbures.

Le FMI a encouragé le gouvernement à réduire ce déficit et à contrôler de manière plus stricte ses dépenses afin de se protéger des fluctuations des cours de l’énergie.