ère dans un supermarché (Photo : Philippe Huguen) |
[23/01/2013 16:31:51] PARIS (AFP) Contrats plus précaires, rémunérations moindres: les salariés à temps partiel dit “subi” – qui aimeraient travailler à temps complet – “cumulent” les conditions “moins favorables”, souligne mercredi une étude des services statistiques du ministère du Travail.
En 2011, 18,7% des salariés, dont 82% de femmes, occupaient un poste à temps partiel, soit 4,2 millions de salariés. Parmi eux, près du tiers étaient en situation d’emploi dit “subi”, rappelle la Dares en s’appuyant sur l’enquête Emploi 2011 de l’Insee pour en livrer une analyse.
Dans certains secteurs, comme le nettoyage, la proportion des situations dites subies, dépasse 50%.
Ces salariés, plus faiblement diplômés et plus jeunes que les autres salariés à temps partiel, “cumulent des conditions d’emploi nettement moins favorables: postes moins qualifiés, contrats plus précaires, plus forte récurrence du chômage, moindre accès à la formation, moindres rémunérations”, note la Dares.
En revanche, ceux qui ont “choisi” d’être à temps partiel, pour gérer leur vie familiale ou leurs études, ont “des conditions d’emploi proches des salariés à temps complet”.
Ainsi, 29% des personnes en situation “subie” sont en contrat à durée déterminée (CDD) et 9% en contrats aidés contre 11% et 2% pour ceux qui ont “choisi”. Cinq fois plus souvent aussi, elles ont connu le chômage l’année précédente.
Ces salariés occupent en outre davantage des emplois peu qualifiés: 63% sont employés (contre 52% de ceux qui ont “choisi” et 27% de ceux à temps complet) et 11,5% sont ouvriers non qualifiés (contre 5,1% et 6,7%).
Leur salaire mensuel net moyen est de 746 euros (pour 22 heures hebdomadaires en moyenne), contre 996 euros en général pour les salariés à temps partiel et une durée hebdomadaire moyenne de 23,9 heures.
Pour compléter leurs revenus, 21% des salariés à temps partiel subi avaient en 2011 plusieurs emplois (et plus généralement 16% des salariés à temps partiel, arrivant au total à 27 heures par semaine).
Limiter le temps partiel subi est une demande forte des syndicats. L’accord sur l’emploi conclu le 11 janvier par trois d’entre eux avec le patronat, qui doit être transposé dans la loi, prévoit l’ouverture de négociations dans les branches pour instaurer une durée minimale de 24 heures par semaine, sauf si le salarié demande à travailler moins pour cumuler plusieurs emplois.