à San Francisco le 6 juin 2011 (Photo : Kimihiro Hoshino) |
[23/01/2013 20:45:50] SAN FRANCISCO (AFP) L’ex-patron d’Apple, Steve Jobs, a menacé en 2007 le pionnier des assistants personnels, Palm, de poursuites judiciaires pour violation de brevets s’il ne renonçait pas à débaucher ses salariés, selon des documents rendus publics mercredi par la justice américaine.
Des copies de courriels échangés par M. Jobs et Edward Colligan, qui présidait Palm à l’époque, font partie des preuves rassemblées dans une affaire d’entente entre plusieurs groupes technologiques de la Silicon Valley, dont le procès est prévu en novembre en Californie (ouest des Etats-Unis).
“Votre proposition de nous mettre d’accord pour qu’aucune de nos entreprises n’embauche les salariés de l’autre (…) n’est pas seulement mauvaise, elle est probablement illégale”, écrivait M. Colligan le 24 août 2007.
Il faisait référence dans son message à une conversation téléphonique où le patron d’Apple avait menacé faute d’accord de porter plainte contre Palm pour violation de brevets, soulignant que cela obligerait juste les deux groupes à “payer beaucoup d’argent à beaucoup d’avocats”.
“Je suis sûr que vous vous rendez compte de l’asymétrie des ressources financières de nos entreprises respectives quand vous dites que nous allons juste tous les deux remplir les poches de beaucoup d’avocats avec beaucoup d’argent”, lui avait répondu Steve Jobs. “Je vous conseille de regarder notre portefeuille de brevets avant de prendre votre décision finale”, ajoutait-il.
M. Colligan a affirmé sous serment que Palm, finalement racheté en 2010 par Hewlett-Packard, n’avait jamais accepté de participer à l’entente.
La juge en charge du dossier, Lucy Koh, a déjà décidé la semaine dernière d’auditionner dans le cadre de ce dossier Tim Cook, le successeur de Steve Jobs aujourd’hui décédé, de même que le directeur général d’Intel, Paul Otellini, et le président du conseil d’administration de Google, Eric Schmidt.
Google, Apple et Intel, ainsi que le groupe d’animation Pixar et les groupes de logiciels Adobe et Intuit, avaient passé un accord à l’amiable dans cette affaire avec les autorités fédérales en 2010.
Mais la justice s’occupe désormais d’une plainte de salariés qui estiment que l’entente a nui à leurs carrières et demandent des réparations.