A Davos, David Cameron s’efforce de rassurer après son discours sur l’Europe

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à Davos (Photo : Eric Piermont)

[24/01/2013 12:19:14] DAVOS (Suisse) (AFP) Le Premier ministre britannique David Cameron s’est efforcé jeudi à Davos de rassurer responsables politiques et hommes d’affaires, réunis comme chaque année dans cette station de ski suisse, après son discours très controversé sur la place de son pays en Europe.

“Il ne s’agit pas de tourner le dos à l’Europe, bien au contraire. Il s’agit de savoir comment parvenir à une Europe plus compétitive, plus ouverte et plus flexible, et assurer la place du Royaume-Uni en son sein”, a déclaré M. Cameron, devant des dizaines de responsables politiques et grands patrons, dont beaucoup n’ont pas caché leur inquiétude.

“Le Royaume-Uni en dehors de l’Union européenne ne serait plus qu’une île quelque part au milieu de l’Atlantique entre les Etats-Unis et l’Europe”, sans aucune connexion avec l’une ou l’autre de ces régions du monde, a averti le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, intervenant lors d’un débat quelques minutes après le discours de M. Cameron.

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à Davos (Photo : Eric Piermont)

Ce dernier a assuré vouloir rester dans l’UE mais après avoir réformé une Europe “en train d’être dépassé dans la compétition mondiale et négligé par les investisseurs”. Il est “temps d’en faire un moteur pour la croissance, et non une source de coûts pour le monde des affaires et de plaintes pour nos citoyens”, a-t-il ajouté.

David Cameron s’est engagé la veille à Londres, sous la pression des eurosceptiques, à organiser d’ici la fin 2017 un référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans une UE préalablement réformée, un délai qui inquiète fortement le monde des affaires.

A Davos, grands patrons et investisseurs ont souligné l’incertitude qui vient s’ajouter à un environnement déjà très volatil. “Nous n’avons plus qu’à attendre, mais l’incertitude et le délai (avant le referendum) pèseront sur le processus de décision” des patrons et investisseurs, a averti le dirigeant d’un important fonds d’investissement britannique, qui s’exprimait sous couvert d’anonymat, comme le veut la tradition à Davos.

Le débat sur l’Europe est ouvert depuis longtemps en Grande-Bretagne, et “le monde des affaires le sait”, a rétorqué M. Cameron.

“Il vaut beaucoup mieux être franc et ouvert à ce propos et montrer le chemin conduisant à une solution qui bénéficiera aux entreprises parce que nous aurons finalement une Europe plus compétitive et plus ouverte”, a assuré M. Cameron.

“La communauté des affaires peut voir que le Parti conservateur a un plan pour résoudre ce problème”, a ajouté celui qui s’est présenté comme un des responsables politiques le plus en accord avec le monde des affaires.

Encore faudra-il que la solution soit le maintien de la Grande-Bretagne dans l’Union européenne, selon certains participants à cette 43ème édition du Forum économique mondial (WEF).

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à Davos (Photo : Johannes Eisele)

“Quoiqu’il arrive je voudrais que la Grande-Bretagne continue à occuper une position centrale au sein de l’Union européenne”, a affirmé le Taoiseach, le Premier ministre irlandais, Enda Kenny.

Les dirigeants européens, dont certains sont présents à Davos, ont fraîchement accueilli le discours du Premier ministre britannique mercredi à Londres.

“L’Europe, elle doit se prendre telle qu’elle est. On peut la faire évoluer demain, mais on ne peut pas l’abaisser, la diminuer, sous prétexte de proposer d’y rester”, a déclaré le chef de l’Etat français, François Hollande. D’autres responsables européens ont également dénoncé cette Europe “à la carte” que la Grande-Bretagne semble, selon eux, appeler de ses voeux.

“On ne peut pas faire l’Europe à la carte”, a ainsi lancé le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius. “Admettons que ce soit un club de football: on adhère à ce club, mais une fois qu’on est dedans, on ne peut pas dire on joue au rugby”, a-t-il ajouté.

Son homologue allemand, Guido Westerwelle, a utilisé les mêmes mots, soulignant que “choisir à la carte n’est pas une option”, mais la chancelière Angela Merkel, qui doit s’esprimer dans l’après-midi à Davos, s’est montrée plus conciliante. “Nous sommes naturellement prêts (…) à discuter des souhaits britanniques”, a déclaré mercredi la chancelière.