Malgré la crise, le e-commerce poursuit son essor en France

photo_1359045634625-1-1.jpg
ôt où sont stockés les produits, à Cestas, dans le sud-est de la France, le 14 décembre 2012 (Photo : Jean-Pierre Muller)

[24/01/2013 16:46:11] PARIS (AFP) Malgré la crise, le commerce sur internet a fortement progressé en 2012 et devrait poursuivre sa croissance en 2013, porté par la hausse du nombre d’acheteurs, alors que les ventes sur mobiles explosent et que la complémentarité avec les magasins physiques ne cesse de se renforcer.

Selon la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad), en 2012, les ventes en ligne ont atteint 45 milliards d’euros, soit une hausse de 19%, après avoir déjà progressé de 22% en 2011.

Le e-commerce représente désormais 8% de l’ensemble du commerce de détail en France.

“Les ventes en ligne affichent une bonne tenue bien qu’évoluant dans un contexte de crise”, a déclaré François Momboisse, président de la Fevad.

Les acheteurs en ligne sont désormais 31,7 millions, soit une augmentation de 5% sur les onze premiers mois de 2012, avec 1,5 million de nouveaux cyber-acheteurs, notamment chez les 65 ans et plus.

Le nombre de sites marchands atteint 117.500 (+17%). “Un nouveau site se crée toutes les 30 minutes en France, leur nombre a été multiplié par huit depuis 2005”, a souligné M. Momboisse.

Le nombre et la fréquence des transactions progressent également avec 16 actes d’achats par an en moyenne par personne.

photo_1359045768907-1-1.jpg
Un colis Amazon (Photo : Philippe Merle)

Les paiements en ligne, favorisés par une plus grande confiance des consommateurs dans leur fiabilité, ont bondi de 28%, mais le panier moyen a baissé de 3% sur l’année, à 85 euros, soit “son plus bas niveau jamais enregistré”.

Mais ce recul a été compensé par la hausse du nombre d’achats si bien qu’au final le montant annuel des paiements progresse de 24%, avec une dépense d’environ 1.400 euros par cyber-acheteur.

50 milliards

Cet essor des ventes en ligne intervient dans un contexte où la consommation globale des Français a reculé de 2,9% en 2012.

En 2013, cette croissance devrait se poursuivre. Selon une étude CSA, 73% des cyber-acheteurs ont l’intention de maintenir leur niveau d’achat sur internet et 19% comptent même acheter davantage.

Selon la Fevad, internet devrait franchir les 50 milliards d’euros de ventes en 2013 et atteindre 70 milliards d’ici 2015.

L’année 2012 aura été marquée par l’explosion des ventes sur smartphones et tablettes, avec un boom de 160%.

Le m-commerce, sur mobile, représente désormais 6% du chiffre d’affaires annuel du e-commerce, “soit trois fois plus que l’an dernier”, déclare Marc Lolivier, délégué général de la Fevad. Selon lui, ce chiffre devrait encore doubler l’an prochain.

photo_1359045899930-1-1.jpg
épare les colis, le 14 décembre 2012 à Cestas (Photo : Jean-Pierre Muller)

Une enquête CSA montre qu’en 2013, 20% des Français envisagent de faire des achats sur smartphone (contre 10% en 2012) et 15% sur tablettes (contre 7%).

Parmi eux, 30% utilisent leur smartphone pendant qu’ils sont en magasin, pour comparer les prix (77%), s’informer sur les produits (56%), voir négocier les tarifs avec les vendeurs en leur montrant qu’ils peuvent trouver moins cher sur internet (25%).

Car l’autre grande tendance de 2012 est celle de l’interconnectivité renforcée entre les achats en magasin et ceux sur internet.

De plus en plus d’enseignes physiques ont désormais leur site, dont l’activité vient compléter celle qu’ils réalisent dans leurs boutiques.

Sur les 15 sites les plus fréquentés par les Français, on trouve ainsi six sites de grandes enseignes. Fnac.com se classe même troisième derrière le géant Amazon et CDiscount et devant EBay.

De la même manière, de plus en plus d’acteurs marchands du net ouvrent ou envisagent d’ouvrir des boutiques physiques, comme PixMania ou même Ebay qui a déjà ouvert des magasins éphémères dans le monde.

“Le nombre d’achats sur internet retirés ensuite en magasin a quasiment doublé cette année”, affirme M. Lolivier, tandis que sur Fnac.com, près d’un tiers des produits techniques achetés en ligne sont récupérés en boutiques.

La ministre du Commerce Sylvia Pinel a d’ailleurs souligné que loin d'”être antagonistes”, commerces physiques et sur internet sont de plus en plus “complémentaires”.