Amiens, en 2011 (Photo : Francois Nascimbeni) |
[25/01/2013 16:41:04] PARIS (AFP) Le fabricant américain de pneumatiques Goodyear pourrait venir gonfler la liste de suppressions d’emplois dans la filière automobile en France, en annonçant mercredi la fermeture de l’une de ses deux usines d’Amiens, Amiens-Nord, qui compte 1.250 salariés.
La direction de Goodyear France va annoncer sa décision lors d’un comité central d’entreprise (CCE), affirme vendredi le quotidien Le Monde.
L’ordre du jour de la réunion n’évoque qu’une “information aux représentants du personnel concernant la stratégie du groupe pour le site d’Amiens-Nord”.
Interrogée par l’AFP, la direction américaine de Goodyear s’est contentée de confirmer la tenue de cette réunion et d’indiquer qu’elle ne communiquerait qu’une fois informés les représentants du personnel.
Une source proche du dossier, contactée vendredi par l’AFP, a en revanche indiqué que la fermeture du site d’Amiens-Nord était “une des hypothèses retenues par la direction”.
Pour part, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a indiqué que son ministère suivait “depuis plusieurs mois” le dossier de l’usine de pneumatiques Goodyear d’Amiens.
“Nous suivons ce dossier, c’est une très mauvaise nouvelle pour la France, nous cherchons à y remédier depuis plusieurs mois”, a déclaré le ministre, interrogé sur le sort de l’usine lors d’un déplacement à Toulouse.
L’arrêt de l’activité concerne “la fabrication de pneus pour voitures de tourisme, soit environ la moitié de l’effectif, ce qui n’est pas une surprise, la direction cherchant, depuis 2008, à s’en débarrasser”, précise Le Monde.
Mais le quotidien précise que la décision affecterait également “la production des pneus pour engins agricoles, alors que la direction avait, jusqu’à présent, assuré qu’elle la conserverait tant qu’il n’y aurait pas de repreneur”.
Carte de localisation des usines Goodyear en France |
“L’usine produit des pneus touristiques qui ne se vendent pas parce qu’ils ne correspondent pas à la demande du marché, et ce depuis longtemps”, a déclaré la source proche du dossier qui évoque des pertes annuelles pour le site d’environ 50 millions d’euros, “soit 50 euros par pneumatique produit”.
La direction de Goodyear avait annoncé en septembre 2012 le retrait d’un projet de plan de départs volontaires sans licenciements contraints, en l’absence d’un accord avec les syndicats après huit mois de discussions.
Un plan social visant à mettre un terme à l’activité de pneus tourisme à l’usine Goodyear d’Amiens-Nord a été plusieurs fois invalidé par la justice.
Début janvier, la CGT a alerté que la direction était en train de “préparer un nouveau” plan social.
L’annonce d’une possible fermeture du site d’Amiens intervient dans un climat morose pour l’industrie automobile française, qui subit la crise de plein fouet.
Les deux grands constructeurs français rencontrent des difficultés, qui se répercutent sur toute la filière.
PSA Peugeot Citroën avait annoncé en juillet la suppression de 8.000 postes et la fermeture de l’usine d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).
Renault, pour sa part, a annoncé récemment un plan qui prévoit la suppression nette de 7.500 postes d’ici 2016, soit plus de 15% de ses effectifs français.
Fin octobre, Goodyear avait attribué à la crise européenne la chute de 23% de sa rentabilité au troisième trimestre. Le groupe américain “pâtit des difficultés macroéconomiques auxquelles nous faisons face en Europe”, avait alors reconnu son PDG Richard Kramer.