La Birmanie solde une grosse partie de ses dettes

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és de banque trient des liaisses de billets, le 10 janvier 2012 à Rangoon (Photo : Soe Than Win)

[28/01/2013 06:31:58] RANGOUN (AFP) Le gouvernement birman a indiqué lundi avoir obtenu un accord avec ses créanciers du Club de Paris pour l’annulation de la moitié de sa dette, nouveau signe de la confiance accordée par la communauté internationale au régime réformateur.

L’accord, obtenu vendredi, réduit la dette extérieure de la Birmanie de quelque 6 milliards de dollars, selon un communiqué publié par le quotidien officiel New Light of Myanmar.

Le Japon a notamment tiré un trait sur 3 milliards de dettes et la Norvège en a effacé 534 millions. Le reste sera rééchelonné sur 15 ans. “D’autres bailleurs bilatéraux devraient suivre, avec de nouvelles annulations de dettes dans les six prochains mois”, est-il encore précisé dans le texte.

Le geste du Club de Paris, un groupe informel de créanciers qui réunit notamment les Etats-Unis, le Japon et plusieurs pays européens, ouvre une nouvelle ère dans laquelle “la Birmanie s’engage à coopérer pleinement avec tous les membres du Club de Paris”, selon le ministre des Finances Win Shein.

Dans le même temps, le régime de Naypyidaw a réglé un total de 900 millions d’arriérés de dettes en souffrance avec la Banque mondiale (BM) et la Banque asiatique de développement via un prêt-relais du Japon, ce qui facilitera la reprise de l’aide internationale à un pays qui en a longtemps été exclu.

Ambitieux programme de réformes

“La Birmanie a parcouru un long chemin dans sa transformation économique”, a relevé la directrice de la BM en Birmanie, Annette Dixon, en soulignant pour autant que “beaucoup de travail (restait) à faire”.

Le nouveau régime du président et ancien général Thein Sein, au pouvoir depuis près de deux ans, a surpris le monde entier en pilotant un ambitieux programme de réformes politiques et économiques, suite au départ sans violence de la junte après un demi-siècle de dictature.

Outre l’élection au parlement de l’ancienne dissidente Aung San Suu Kyi, il a libéré des dizaines de prisonniers politiques, obtenant la levée ou la suspension des sanctions occidentales et la visite fin 2012 du président américain fraîchement réélu, Barack Obama.

Sur le plan économique, le parlement planche actuellement sur une loi garantissant l’indépendance de la Banque centrale. Le gouvernement a déjà adopté l’unification des multiples taux de change qui paralysait sa devise nationale, le kyat, et a adopté une loi sur les investissements étrangers.

Le régime birman a reçu il y a dix jours à Naypyidaw les bailleurs de fonds internationaux. Il leur a présenté un document dans lequel sont décrits notamment ses choix stratégiques dans les années à venir et ses engagements en terme de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption.

Selon ce document, le pays a enregistré une croissance de 5,5% pour l’année fiscale 2011-2012 (avril à mars). La croissance devrait atteindre 6,25% pour 2012-2013.