“Le gouvernement actuel a échoué dans la concrétisation des promesses faites au peuple tunisien après environ un an et demi de son accession au pouvoir”, a fait remarquer le président du mouvement Nidaa Tounes, Beji Caïd Essebsi, lors d’un meeting, dimanche 27 janvier, au Palais des Congrès à Tunis.
Le gouvernement, a-t-il précisé, n’a pas réussi à définir une feuille de route claire, à lutter contre le chômage, à réduire les disparités régionales, ni à élaborer la Constitution.
Résultat, le pays se retrouve en situation de blocage, a-t-il constaté, ajoutant que le mouvement Ennahdha et ses alliés n’ont pas réussi dans la gestion du pays, ni dans l’exercice du pouvoir.
Caïd Essebsi a rejeté ce qu’il qualifie de “fausses justifications” avancées par le gouvernement pour expliquer “ses déboires”, dont l’héritage légué par le deuxième gouvernement de transition, soulignant que la Tunisie a besoin, aujourd’hui, de tous ses enfants et d’une unité nationale effective basée sur des projets et des programmes clairs sans exclusion.
Le président du mouvement Nidaa Tounes a invité, dans ce cadre, le gouvernement à renoncer au projet de loi dit de «marginalisation», qu’il se prépare à présenter à l’Assemblée nationale constituante (ANC), le qualifiant de «mesure absurde». Il a critiqué vivement «l’abandon, par les institutions de l’Etat, de leur rôle en matière de lutte contre la violence et d’atteinte à l’identité arabo-musulmane du peuple tunisien».
Il a appelé, en outre, à la dissolution des Ligues de protection de la révolution, estimant qu’il s’agit là d’une « revendication populaire ».
Selon Caid Essebsi, «la dégradation de la situation économique, sans précédent, est le résultat de politiques infructueuses et de choix inadéquats».
Il a fait remarquer que le chef du gouvernement provisoire n’a pas évoqué, samedi, lors de sa conférence de presse, «les causes réelles de la situation que vit le pays, notamment, en cette phase critique de son histoire», tout en exprimant «sa crainte de l’avenir, si les efforts de toutes les parties prenantes ne sont pas conjugués pour sortir le pays du goulot d’étranglement».
Lors d’un point de presse tenu en marge du meeting de Nidaa Tounes, le secrétaire général du mouvement, Taieb Baccouche, a indiqué que cette réunion était organisée dans le cadre de la célébration du premier anniversaire de l’initiative Nidaa Tounes, lancée par l’ex-premier ministre, Béji Caid Essebsi et afin de faire le bilan de ce qui a été réalisé en Tunisie, deux ans après la révolution.
Il a mis en garde contre l’émergence de courants visant, selon ses termes, « à changer le mode de vie des tunisiens et à nuire à leur unité et à leur identité ».
Baccouche a estimé que le remaniement ministériel prévu se base sur une approche «biaisée», affirmant qu’«aucun parti ne peut prétendre, à lui seul, sauver le pays». Et d’ajouter, «il convient, aujourd’hui, plus que jamais, d’instaurer un dialogue national afin de constituer un gouvernement sur la base d’un programme conforme aux intérêts du pays».
WMC/TAP