L’Espagne doit faciliter l’accès au crédit et aider les chômeurs, selon Rehn

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à Madrid (Photo : Pierre-Philippe Marcou)

[28/01/2013 21:43:56] MADRID (AFP) Pour renouer avec la croissance et faire baisser le chômage, l’Espagne doit faciliter l’accès au crédit et renforcer les mesures d’aides aux demandeurs d’emploi, a estimé lundi à Madrid Olli Rehn, commissaire européen aux Affaires économiques.

Si la quatrième économie de la zone euro a connu “des évolutions positives” au cours des derniers mois, le gouvernement doit encore s’attaquer au “goulot d’étranglement” que représente la difficulté d’accès au crédit pour les entreprises espagnoles, a estimé le vice-président finlandais de la Commission européenne, au cours d’une conférence de presse à l’issue d’une entrevue avec le ministre espagnol de l’Economie, Luis de Guindos.

De même, le gouvernement espagnol doit “compléter” sa réforme du marché du travail “par des politiques visant à aider les chômeurs à trouver un travail ou une formation”, a souligné Olli Rehn.

L’Espagne compte le taux de chômage le plus élevé de la zone euro après la Grèce, avec 26,02% de la population active, et 55,13% chez les moins de 25 ans.

“Le chômage des jeunes est la première préoccupation du gouvernement. Toutes les politiques économiques du gouvernement ont un seul objectif: réduire le taux de chômage, et en particulier celui des jeunes”, a de son côté affirmé Luis de Guindos.

Olli Rehn s’est dit “conscient de la situation difficile que vivent de nombreux Espagnols”. Si 2013 sera “une nouvelle année difficile” pour le pays, elle devrait toutefois également être celle du “tournant vers la reprise”, a-t-il ajouté.

Interrogé sur la possibilité d’une révision des objectifs de déficit publics fixés par la Commission européenne à l’Espagne, Olli Rehn a laissé ouverte cette possibilité, invitant à attendre la prochaine publication des prévisions de croissance de l’Union européenne, le 22 février.

Dans ses recommandations en matière de réduction du déficit, la Commission européenne “tient compte des perspectives de croissance et de la marge de manoeuvre budgétaire de chaque pays”, a-t-il souligné.

S’il s’avère que la situation économique de l’Espagne s’est “détériorée de façon importante, nous pouvons réviser le rythme de réduction du déficit”, a ajouté le commissaire.

L’Espagne, qui a enregistré un déficit de 9,4% du PIB en 2011, s’est engagée à le réduire à 6,3% en 2012, puis à 4,5% en 2013 et 2,8% en 2014. Mais le seuil visé pour 2012 devrait être largement dépassé selon nombre d’analystes.

La Commission européenne a elle-même reconnu la semaine dernière dans un rapport qu’il serait “très difficile” pour l’Espagne de respecter cet objectif, en partie du fait du dérapage budgétaire de certaines régions autonomes.

Les chiffres du déficit public pour 2012, qui doivent être publiés dans quelques jours, “mettront en évidence l’énorme effort fourni par toutes les administrations publiques pour réduire le déficit”, a de son côté affirmé Luis de Guindos.

Le ministre n’a toutefois pas précisé si l’Espagne respecterait l’objectif de 6,3%.

Luis de Guindos a également assuré que les efforts de réduction du déficit étaient “équitablement répartis” entre l’Etat central et les régions autonomes, alors que certaines d’entre elles, telles la Catalogne, affirment le contraire.