“Les femmes connaissent actuellement, en Tunisie, un taux de chômage record de 28,2% contre un taux de 15,4% pour les hommes”, a constaté, mardi, une étude élaborée par la Coopération technique allemande (GIZ).
Les résultats de l’étude sur “la règlementation et la participation des femmes au marché du travail en Tunisie”, font ressortir que le taux d’activité féminin est de seulement 24,9% contre 70,1% pour les hommes”.
Ceci témoigne, d’après les conférenciers qui présentaient les résultats de cette étude lors d’une table ronde organisée par la chambre nationale des femmes chefs d’entreprises (CNFCE), que “les femmes sont sujettes à des attitudes discriminatoires au niveau de l’accès et du maintien dans le marché du travail”.
Face à cette situation, l’étude, élaborée à partir de documents existants publiés par le CREDIF, le Ministère des affaires de la femme et autres organismes internationaux (PNUD, BM,..), appelle à revaloriser et à actualiser les différentes prestations de protection sociale (prestation familiale et de l’enfance).
Elle recommande, aussi, l’adoption du principe de la non discrimination entre les sexes dans la nouvelle constitution tunisienne.
D’après la responsable du programme-Tunisie d’intégration économique des femmes dans la région MENA, Monia Gastli El Béji, le problème ne réside pas dans la règlementation.
“La réglementation en vigueur en Tunisie est bien avancée par rapport aux législations d’autre pays et n’est pas très loin de celle en vigueur dans des pays de l’Europe, mais le problème réside dans l’application de ces lois”, a-t-elle dit.
Elle a poursuivi que “les gens (employés d’administration, d’entreprises, femmes chefs d’entreprises….) n’ont pas, peut être, de bonnes connaissances des lois”, reconnaissant l’existence d’inégalités entre les femmes et les hommes au sein des entreprises (publiques et autres) au niveau des salaires et aussi au niveau des ascensions en échelons.
L’étude a montré que “l’Etat n’a pas de politique très claire pour une vraie intégration des femmes en Tunisie”, a ajouté Mme Gastli, recommandant des audits-genre au sein des entreprises pour évaluer les compétences et partant assurer “des salaires égaux pour des compétences égales”.
Mme Souad Triki, universitaire et experte en genre et développement, qui présentait les résultats de l’étude, a évoqué, pour sa part, la question de la conciliation de la vie familiale et la vie professionnelle.
Elle a appelé, dans ce contexte, à aménager les horaires de travail de manière à mieux concilier et développer une infrastructure de prise en charge des enfants et des personnes âgées pour assurer une meilleure participation des femmes au marché du travail.
WMC/TAP