La crise politique est réelle, les commandes ne répondent plus. Et, le remaniement ne vient pas. La mésentente est totale. Voici une démo grandeur nature de ce que pourrait être notre quotidien si jamais on opte pour le système parlementaire.
Rarement crise aura duré autant. Cela n’est pas sans rappeler les moments de flottement du temps de la collectivisation où le pouvoir à têtes multiples s’était trouvé, de ce fait, dans une confusion incapacitante.
La gestion tricéphale paralyse les rouages du pays. Les coalitions de circonstance, qui fleurissent en régime parlementaire, débouchent souvent sur des situations regrettables d’immobilisme.
La Troïka est une expérimentation qui peut avoir une issue heureuse car elle pourrait nous vacciner contre le parlementarisme.
Troïka : Rien ne va plus
L’horizon est flou, l’opinion est lasse. On s’est accommodé de l’absence de feuille de route, pensant qu’on ferait au mieux. Mais là, on est tel un bateau ivre, sans cap. Fatalement, en avançant à l’aveuglette, on n’est pas assuré d’arriver à bon port. La Troïka tarde à se rafistoler. L’attelage a fait son temps. Une structure à trois têtes, qui ne regardent pas dans la même direction, ça tire de toutes parts. Telle une girouette, elle va de-ci, de-là, dans l’irrésolution.
Un remaniement qui n’arrête pas d’être différé et les affaires de l’Etat qui restent en suspens. Et quand le chef du gouvernement apparaît à l’opinion, c’est pour confirmer que ça ne va pas. On peut gouverner avec une part d’incertitude mais pas dans le flottement.
Que reste-t-il du lustre de l’Etat? Quel crédit à la classe politique, chez l’opinion? On pose la question, car on aimerait savoir.
Un discours. Pas de message
Le chef du gouvernement s’est adressé au peuple. C’est vrai qu’il y a mis les formes. La manière y était, au plan de la Com’ d’autant qu’il s’est ravisé, en échos à l’attitude, nette et sans équivoque du SNJT, de dialoguer avec les journalistes. Mais dans tout cela, quel était le message à la nation? On a beau chercher, on ne trouve pas. Confirmer le grippage de la Troïka n’était pas du meilleur effet sur le moral du bon peuple. Confirmer que les tractations politiques battent leur plein, et que c’est d’usage en démocratie, ce n’est pas de nature à calmer les esprits.
Toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire, en politique, comme en tout, du reste. Quand le bon peuple ronge son frein et qu’il voit la classe politique pinailler, il peut se laisser aller à croire que l’on marchande sur son dos.
Pourquoi rajouter du malaise à la crise? Une dépêche brève aurait été moins ravageuse, pour le pouvoir en place, en termes d’image qu’une communication pour la forme. Ne pouvait-on différer un point de presse, quand on reporte indéfiniment son objet, c’est-à-dire la formation d’un nouveau cabinet?
Le parlementarisme, c’est des tractations sans fin
L’opinion attendait un signal fort. On veut voir un pouvoir décider et un pays en état de marche. Or, on voit que le pouvoir coince et que le pays est déboussolé. L’opinion est dans l’expectative et se met sur mode stand by. On veut du pain et on l’a fait savoir. Mais pas les jeux, on veut que ce soit pour de bon.
Le dispositif institutionnel n’est pas en place. Les tractations entre partis ne sont donc pas estampillées du sceau de la démocratie mais du simple jeu d’intérêt et du pur calcul électoraliste.
Où sont donc les priorités nationales? Mais elles s’évanouissent dans le tourbillon des priorités des partis. Ainsi va le parlementarisme. L’opinion est prévenue. Il est temps qu’elle réalise les retombées de ce système et qu’elle en tire les conséquences.