Vue de Buenos Aires (Photo : Daniel Garcia) |
[29/01/2013 22:50:41] WASHINGTON (AFP) L’Argentine refuse depuis 62 mois les évaluations économiques que le FMI mène chaque année sur ses 188 Etats-membres, a indiqué le Fonds mardi, trois jours avant une réunion de l’institution cruciale pour le pays.
Vendredi, le FMI doit décider d’éventuelles sanctions contre Buenos Aires, accusée depuis plusieurs mois de tronquer ses statistiques sur la croissance et l’inflation.
Dans un communiqué sans lien avec cette procédure, le FMI a annoncé avoir eu mardi un “briefing informel” de ses équipes sur la situation économique en Argentine et précisé que l’évaluation en bonne et due forme du pays accusait “62 mois de retard”.
L’Argentine, qui tient le FMI pour partie responsable de la faillite du pays en 2001, refuse depuis plusieurs années que des équipes du Fonds évaluent sa politique économique
Le dernier rapport annuel du FMI sur le pays a été publié en août 2006 (le suivant était attendu pour 2007, date à laquelle a commencé le décompte des mois de retard).
En 2008, Alberto Fernandez, alors numéro un du gouvernement argentin, avait déclaré ne pas tolérer qu’un audit du FMI soit réalisé “quand les conditions économiques (du pays) sont solides”.
Le FMI ne prévoit pas de sanctions pour les pays qui refusent les évaluations annuelles, baptisées “article IV” dans le jargon de l’institution. Mais depuis 2012, il publie des communiqués désignant nommément les pays accusant plusieurs mois de retard.
L’Equateur a été, en novembre, le premier pays ainsi pointé du doigt par le FMI. En janvier, l’institution avait noté que Madagascar et l’Erythrée étaient dans le même cas.
Selon un document du Fonds publié l’été dernier, la Somalie est le pays-membre qui accuse le plus long retard au sein de l’institution. Sa dernière évaluation remonte à 1989.
Très critique envers le FMI, le Vénézuela n’accepte plus, de son côté, les évaluations depuis 2004.