ège de la Banque centrale américaine à Washington (Photo : Karen Bleier) |
[30/01/2013 18:08:09] WASHINGTON (AFP) La banque centrale des Etats-Unis (Fed) devrait confirmer mercredi ses dernières mesures d’exception destinées à soutenir la reprise économique du pays, à l’heure où celle-ci semble patiner.
Le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) devait publier vers 19h15 GMT un communiqué rendant compte de ses décisions à l’issue de deux jours de réunion à Washington, au siège de la Réserve fédérale.
Selon l’enquête de la société ADP publiée mercredi, l’emploi privé a augmenté de 10% en janvier.
Cette bonne nouvelle conforte le pronostic des analystes selon lequel le taux de chômage officiel pourrait apparaître vendredi en baisse de 0,1 point, à 7,7% pour le mois de janvier, mais elle a été contrebalancée par la mauvaise surprise venue un quart d’heure plus tard des chiffres du PIB.
Selon la première estimation gouvernementale, le produit intérieur brut américain a reculé en effet de 0,1% en rythme annualisé au quatrième trimestre. Cette baisse pourrait fort n’être que passagère, mais elle laisse craindre que la croissance ne rebondisse que très mollement dans les mois à venir.
La situation économique du pays n’apparaît pas foncièrement différente de ce qu’elle était lors de la précédente réunion du FOMC, les 11 et 12 décembre.
La banque centrale avait alors décidé de racheter sur les marchés des obligations d’Etat américaines et des titres adossés à des créances immobilières pour un montant total de 85 milliards de dollars par mois jusqu’à nouvel ordre.
Elle avait aussi, innovation majeure, lié l’évolution de son taux directeur, quasi nul depuis quatre ans, à celle du chômage.
Quelles perspectives ?
Combinés au blocage du taux directeur entre 0 et 0,25%, les achats de titres de la Fed ont pour but de maintenir une pression maximale sur l’ensemble des taux d’intérêt, du plus court au plus long terme, afin de favoriser l’investissement, la consommation et le marché du logement.
Selon le FOMC, ces achats exceptionnels dureront “tant que la perspective du marché du travail ne s’améliorera pas nettement”, et le taux directeur de la Fed restera entre 0 et 0,25% tant que le taux de chômage officiel restera au-dessus de 6,5%, que les perspectives d’inflation à moyen terme ne dévieront pas de plus d’un demi point au-dessus de l’objectif de la Fed (2,0%) et que les attentes d’inflation à long terme resteront stables.
Toutes ces conditions plaident pour un statu quo monétaire général, et les économistes estiment dans l’ensemble qu’après avoir frappé un grand coup en décembre, la banque centrale devrait laisser au public le temps de digérer ses dernières annonces avant de décider quoi que ce soit.
Publiées au début du mois, les minutes du FOMC de décembre ont d’ailleurs montré que les membres du Comité ne voyaient dans l’ensemble aucune raison de modifier la politique de la Fed au premier semestre.
Les économistes de la maison de courtage Nomura estiment que les premières réunions du FOMC de l’année devraient être “ennuyeuses par comparaison” avec celle de décembre.
Après la mauvaise surprise des chiffres du PIB, le public devrait surtout guetter la façon dont la Fed modifie ou non son appréciation des perspectives de l’économie américaine, en particulier à la lumière de l’accord politique ayant permis au pays d’éviter une brusque cure d’austérité budgétaire au début du mois sans pour autant lever toutes les incertitudes entourant l’évolution de la politique budgétaire du pays.