Japon : la production industrielle rebondit et laisse espérer une reprise

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à Tokyo, le 29 octobre 2012 (Photo : Yoshikazu Tsuno)

[31/01/2013 07:22:09] TOKYO (AFP) La production industrielle au Japon a grimpé de 2,5% en décembre sur un mois grâce à la fabrication d’automobiles et de semi-conducteurs, signe possible d’un redémarrage au moment où le nouveau gouvernement s’active pour sortir le pays de la récession.

Selon le ministère de l’Industrie, la production industrielle a certes reculé de 0,3% en 2012 par rapport à 2011 et de 1,9% au cours du seul quatrième trimestre par rapport au troisième, mais “elle semble avoir arrêté de baisser” en décembre.

D’après une enquête du ministère auprès des professionnels, la production pourrait ainsi augmenter de 2,6% en janvier (sur un mois) et de 2,3% en février, dopée entre autres par le secteur de l’automobile.

Les usines tournent plus vite grâce à la légère reprise de l’activité mondiale, après une année 2012 dans l’ensemble très morose.

Outre les voitures, les pièces détachées pour automobiles et les semi-conducteurs, les industries nippones ont fabriqué davantage de machines destinées à la production, semblant indiquer un certain redémarrage général.

Les livraisons ont augmenté pour leur part de 4,4% sur un mois et les stocks ont diminué de 1,1%.

Un environnement difficile

L’environnement des affaires a été difficile pour l’industrie de la troisième puissance économique mondiale toute l’année dernière, avec un ralentissement de la croissance en Chine, une grave crise d’endettement en Europe et une vigueur exceptionnelle du yen qui a nui à la compétitivité des produits “made in Japan” à l’étranger.

En fin d’année, la croissance en Chine a toutefois légèrement accéléré, la crise européenne a donné des signes d’apaisement et le yen a fortement baissé face au dollar et à l’euro.

Le tout a joué en faveur des secteurs exportateurs japonais comme l’automobile, l’électronique ou l’industrie lourde, en dépit d’un différend territorial sino-japonais qui a rejailli sur le commerce bilatéral.

“En plus de la reprise de l’économie mondiale, les mesures économiques prises par le nouveau gouvernement devraient tirer encore davantage la production” dans les mois à venir, a jugé Yusuke Shimoda, économiste au Japan Research Institute de Tokyo.

Le nouveau Premier ministre nippon, le conservateur Shinzo Abe, au pouvoir depuis fin décembre, a fait de la reprise économique sa priorité, avec une politique à trois têtes: assouplissements monétaires, incitations budgétaires et réformes réglementaires pour inciter les entreprises à investir.

M. Abe veut à tout prix sortir le pays de la récession, dans laquelle il a rechuté cet été, et le débarrasser de la déflation qui entrave l’activité depuis 15 ans, avec une brève période de rémission entre 2006 et 2009.

Sur le plan monétaire, la forte pression exercée avec succès sur la Banque du Japon pour qu’elle adopte, le 22 janvier, un objectif d’inflation de 2% a entraîné ces dernières semaines un plongeon du yen face à l’euro et au dollar.

Ce retournement est bienvenu pour les industries nippones tournées vers l’étranger et qui ont souffert ces dernières années d’une vigueur jugée excessive de la devise nippone.

Du côté budgétaire, le projet du gouvernement pour l’exercice d’avril 2013 à mars 2014 prévoit de consacrer plus de 40 milliards d’euros aux travaux publics, s’ajoutant à une somme voisine déjà intégrée dans un plan de relance mis sur les rails au début du mois.