ïs (Photo : Olivier Morin) |
[31/01/2013 16:34:00] PARIS (AFP) La grande distribution, épinglée par l’association UFC-Que Choisir pour bouder l’étiquetage “sans OGM” entré en vigueur l’été dernier, fait valoir des arguments techniques pour se justifier.
L’association de consommateurs UFC-Que Choisir a dénoncé jeudi la trop faible présence selon elle dans les rayonnages des grandes surfaces de produits d’origine animale portant la mention “nourri sans OGM”, malgré la forte demande des consommateurs.
Selon son enquête dans 324 grandes surfaces, seules deux enseignes, Carrefour et Auchan, ont fait cet effort pour leurs produits de marques distributeurs (MDD), proposant tous deux “une véritable gamme de produits +sans OGM+”.
Les autres “font quasiment l’impasse”, souligne l’association qui note également que la mention “sans OGM” ne porte que sur la volaille et les oeufs, le porc, le poisson et parfois le veau.
“Est-ce qu’ils sont en train de faire des tests ou est-ce que cela ne les intéresse pas”, s’interroge Olivier Andrault, chargé de missions au sein d’UFC-Que Choisir et responsable de l’enquête.
“Il faut que les filières et les distributeurs se réveillent pour répondre à la demande des consommateurs”, estime-t-il en réclamant “une nécessaire prise de conscience pour maintenir la diversité de choix”.
Car, insiste M. Andrault, les filières d’alimentation sans OGM sont “menacées”.
Chez Casino, une porte-parole fait valoir que la multiplicité des marques en rayon rend impossibilité de garantir l’absence d’OGM pour toutes. “Nous avons choisi de ne pas le mentionner”. Même si, insiste-t-on, “nous avons beaucoup de produits sans OGM”.
“C’est extrêmement difficile de s’engager fermement sur la non présence d’OGM dans l’alimentation du bétail notamment dans la filière soja dont la quasi majorité vient du Brésil” remarque un porte-parole de Système U qui assure que l’enseigne “continue de réfléchir” a à la question.
Débattu initialement lors du Grenelle de l’environnement, puis lors de l’adoption de la loi sur les organismes génétiquement modifiés en 2008, le décret sur l’étiquetage sans OGM est paru le 1er janvier 2012 pour une entrée en vigueur le 1er juillet dernier.
“Alors que la réglementation européenne imposait aux Etats membres de signaler les produits contenant des OGM, elle laissait à la discrétion des Etats membres la possibilité de signaler les produits +sans+”, rappelle Anaïs Fourest, responsable du dossier OGM à Greenpeace France.
A l’époque, se souvient-elle, toutes les discussions ont porté sur la coexistence entre filières avec et sans OGM et les risques de contamination: “A partir de quand peut-on considérer un produit sans OGM?”.
Au final deux seuils ont été retenus: la mention “sans OGM” concerne la “contamination fortuite acceptable” inférieure à 0,9 %.
“Inférieure à 0,1%, comme dans le bio, elle correspond à un engagement très fort”.
Globalement, il reste difficile pour le consommateur de savoir où trouver ces produits dans 86% des magasins, faute de signalétique suffisante, note l’étude. Ceci est “d’autant plus regrettable” que l’UFC ne relève pas de différence de prix avec les produits conventionnels, selon un relevé effectué entre les 14 et 18 janvier sur le site Internet de 1.653 magasins drive de la grande distribution.