Bosch veut supprimer 117 emplois dans son usine d’équipement auto près de Rodez

photo_1359727431681-1-1.jpg
à Stuttgart en Allemagne (Photo : Sascha Schuermann)

[01/02/2013 19:25:34] TOULOUSE (AFP) Bosch veut à son tour supprimer des dizaines d’emplois dans l’industrie automobile et faire travailler plus les salariés de son usine d’équipement proche de Rodez, la direction allemande ayant réclamé des économies et plus de flexibilité avant de procéder à un investissement lourd, a indiqué la direction locale vendredi.

La direction de l’établissement Bosch d’Onet-le-Château, une institution qui employait 1.542 personnes (en équivalent temps plein) début 2013 aux portes de Rodez, vient d’annoncer aux syndicats qu’elle entendait supprimer 117 emplois d’ici à 2015.

La direction, qui invoque la crise de l’industrie automobile, a précisé que ces emplois seraient supprimés grâce à un plan de préretraites entièrement financé par le groupe.

“Ce n’est pas du tout un plan social ou un plan de départs volontaires”, a dit à l’AFP le directeur des ressources humaines, Benoît Courtin, au lendemain de l’annonce par Goodyear de la fermeture de son usine d’Amiens-Nord.

Les salariés travailleraient plus et de manière plus flexible, pour réduire le coût du travail et s’adapter davantage aux variations de l’activité. Pour autant, on ne toucherait pas aux salaires, mais aux RTT, dit la direction.

Objectif déclaré: économiser 9,2 millions d’euros et afficher des coûts de production comparables, certes pas à l’Inde ou à la Turquie, mais à l’Allemagne, dit M. Courtin.

M. Courtin ne le cache pas: la direction allemande propose de transformer l’une des lignes de production pour fabriquer une génération plus moderne d’injecteurs. Mais, au siège près de Stuttgart (sud-ouest de l’Allemagne), on lie l’effort social qui serait consenti à Onet-le-Château à la concrétisation de cet investissement de plusieurs millions d’euros qui, s’il se réalise, offrira de la visibilité pour quelques années et qui, sinon, pourrait se matérialiser ailleurs.

“Très clairement, le contrat est en main: il faut qu’on arrive à trouver un compromis socialement acceptable et économiquement viable pour donner suffisamment confiance à notre direction générale et obtenir le feu vert à cet investissement que nous n’avons pas pour l’instant (..) Rien n’est signé et la direction générale attend de voir ce que nous allons mettre sur la table”, dit M. Courtin.

Bosch est le premier employeur privé du département, et l’un des dix plus gros de la région Midi-Pyrénées. L’entreprise contredit l’image attachée à l’Aveyron d’un département rural. Elle produit des bougies de préchauffage, des buses d’injecteurs et surtout des injecteurs pour BMW et PSA, très majoritairement pour les moteurs diesel.

Mais Bosch, qui emploie 306.000 personnes dans le monde (dont plus d’un tiers en Allemagne et quelques milliers en France), a souffert en 2012 du ralentissement économique. Son activité d’équipementier automobile, de loin la plus importante, a progressé globalement, mais elle a régressé pour la division diesel.

Or c’est celle à laquelle appartient Onet-le-Château. Sud, premier syndicat, en est conscient, comme de la crise de l’automobile et des efforts réclamés aussi aux collègues allemands. Pas question donc de claquer la porte, même si l’affaire a les apparences d’un chantage et que les salariés pourraient être échaudés par une autre négociation sociale qui avait fait grand bruit au sein de Bosch, à Vénissieux (Rhône).

L’acceptation par le personnel d’importantes concessions n’avait pas empêché un plan social au bout de quelques années.

Les salariés d’Onet-le-Château sont eux-mêmes passés par d’âpres négociations en 2007 à l’occasion d’un changement de fabrication. A l’époque déjà, la direction avait pratiqué le chantage, mais il n’y avait pas eu de perte directe d’emplois, dit Jérôme Pouget, délégué syndical central Sud.

Le syndicat attend de connaître le détail des propositions patronales et va entrer dans la négociation déterminé à “ne pas brader les acquis des salariés”, dit-il.

Pour le département, la nouvelle est un coup dur. Rodez accuse certes un taux de chômage enviable d’environ 6%, mais fait partie des zones d’emploi les plus durement touchées par la progression du chômage en 2012.